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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Fratrie

Quel drame pour l’aîné, l’enfant-roi, que de voir arriver un petit frère ou une petite sœur. Il est jaloux et tient à le faire savoir. Il veut ses parents pour lui. A eux de passer, aussi, du temps avec lui. Pour le valoriser et lui montrer – voire le répéter – qu’ils l’aiment toujours. Il faut accepter ses régressions, le comprendre et lui montrer qu’on l’a compris. S’il est désagréable, capricieux, hargneux, insolent, c’est qu’il est angoissé et malheureux. Il a peur surtout de ne pas ou de ne plus être aimé. Puisque sa mère s’occupe d’un autre enfant, lui donne le sein, le change, le baigne, le berce, c’est qu’elle ne l’aime plus. Les parents ne doivent pas punir l’aîné qui présente des troubles du comportement ou de l’agressivité. Il faut le soulager, l’aider à s’exprimer, le rassurer, lui qu’on comprend son chagrin. Il faudrait le valoriser, lui dire qu’il est l’aîné, le grand, celui qui est le premier.

Quelques erreurs à ne pas commettre :

– S’extasier des heures devant le bébé en présence de l’aîné.

– Changer de chambre l’enfant pour laisser la place au bébé.

– Se séparer de l’aîné plusieurs jours et prendre bébé (mettre à la crèche ou chez les grands-parents)

– Demander que ceux qui amènent des cadeaux pour bébé n’oublient pas le premier. Un tout petit présent peut faire toute la différence.

Même avec toutes ces précautions, il y aura des heurts, des cris et des grincements de dents.

Marcel Rufo évoque dans son livre « Frères et sœurs, une maladie d’amour », une réflexion stimulant qui mène la vie dure à bien des idées reçues : « Entre frères et sœurs se déroule une guerre physique, affective, scolaire et verbale. » L’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur peut se révéler être un choc, accompagné parfois de troubles divers (échec scolaire, sommeil perturbé, énurésie, etc.). Rufo parle de « cataclysme intérieur » pour l’aîné si, par malheur, ce dernier a entre 3 et 4 ans au moment de la naissance du bébé. A cet âge, en effet, il est souvent à la crèche (même à temps partiel), avec le sentiment que sa mère l’abandonne pour s’occuper de bébé. Selon lui, l’écart d’âge idéal entre deux enfants varierait entre six et sept ans, permettant à l’aîné d’avoir vécu ses propres souvenirs de famille. Il n’hésite pas à faire l’éloge de la jalousie, fondatrice de la personnalité de chaque enfant… si tant est qu’elle soit exprimée !

Et plus tard

Dans toutes les familles, les parents ont un « chouchou », même s’ils s’en défendent. Il ne s’agit pas d’aimer moins un enfant, mais simplement d’amours différents, de facilités différentes avec chacun. Aux parents de rester attentifs à celui qui n’est pas le « préféré ». Evitez de surprotéger le cadet, d’accabler l’aîné de responsabilités qui ne lui incombent pas. Ménagez des temps affectifs pour chaque enfant et séparez-les de temps en temps: leur entente n’en sera que meilleure. Quelles que soient les dissemblances entre vos enfants les affinités que vous avez l’un ou l’autre, évitez de favoriser un enfant ou l’autre. Cela ne ferai qu’attiser les rivalités. Lorsqu’on est parents de plusieurs enfants, c’est pour avoir des enfants différentes, la seule nécessité est de respecter chacun. Ne faites pas de comparaison, non plus. Celles-ci n’ont aucun résultat positif. Bien au contraire. Mettez plutôt en valeur leurs points fort. N’oublions pas que cette jalousie entre frères et sœurs est aussi ancienne que l’humanité.

Si le climat devient délétère, les conflits s’enveniment, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.

Ou l’Office médico pédagogique


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