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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Elever des enfants

Cuisine-moi…. un mouton…

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Lettre du mercredi 26 novembre 2014 - Source: Extrait de Babymag.ch, texte: Nadja Först



L’ère de la malbouffe est sur le déclin.

Si les cafétérias bon marché et autres fast-foods comptent encore certains adeptes – ils ne feront, à coup sûr, pas long feu –, à l’heure actuelle, nombreux sont ceux qui s’adonnent aux plaisirs des papilles. Jusqu’alors réservé à une élite de professionnels, le royaume de la gastronomie se démocratise à une allure folle. En témoigne la profusion d’ateliers culinaires, shows télévisés et autres cénacles de fins gourmets. Mais ce qui se profile comme une tendance en plein envol vient d’acquérir un tout nouveau public: les enfants. Eh oui, dorénavant, on ne trouve plus seulement épicuriens ou hédonistes grisonnants derrière les fourneaux. Les plus petits, eux aussi, se laissent séduire par les charmes de la table. L’avantage? En mitonnant de bons petits plats, nos têtes blondes ne font pas que du bien à leur palais. L’art gustatif se révèle être une véritable école de vie. Alors, adieu leçons de piano et de karaté! Il est temps d’inscrire votre chérubin à un cours de cuisine.

Maman les p’tits fourneaux…

Votre fiston dédaigne les carottes, votre fillette refuse de consommer de la viande… Les menus concoctés par les parents ne font pas toujours l’unanimité autour de la tablée familiale. La nutrition peut même devenir une réelle source de conflits. Or, l’évolution des goûts passe obligatoirement par un apprentissage des différentes saveurs. Un bambin habitué dès son plus jeune âge à des aliments industriels aux arômes uniformisés aura de la peine à développer sa culture culinaire. Avec, pour conséquences inévitables, un appauvrissement sensoriel et l’étiolement de la curiosité gustative. Il ne peut donc qu’être enrichissant pour nos petits polissons de découvrir assez tôt la diversité des produits. Et de nos jours, ce ne sont pas les offres qui manquent!

Les ateliers de cuisine qui leur sont spécialement dédiés se multiplient

«Le secteur du loisir pour enfant vit un incroyable essor, et le domaine de la gastronomie en fait clairement partie», indique Emilie de Clercq, animatrice aux «Ateliers Gourmands» à Vich (VD). Pour cette diplômée de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, la forte médiatisation de la cuisine concourt largement à son regain de popularité. Un avis que partage Pierrette Menétrey, initiatrice de cours à la «Péniche Gourmande» à Denges (VD): «Les enfants sont très demandeurs, car ils suivent des émissions culinaires à la télévision», relève-t-elle. Entre les programmes de télé-réalité et les chefs érigés au rang de vedette, les arts de la table s’invitent désormais dans les foyers d’innombrables familles helvétiques. Une fois n’est pas coutume, ce phénomène médiatique a du bon.

Petits chefs cherchent grande cuisine

«Nos cours remportent énormément de succès, signale Emilie de Clercq. Les enfants sont curieux et ont les yeux qui brillent en découvrant comment casser les œufs, d’où vient le chocolat ou comment confectionner de superbes pizzas.» Vous l’aurez compris, les ateliers de cuisine proposent un large éventail d’enseignements. Des règles de base de l’alimentation au dressage de la table, les activités sont multiples et variées. Le but? Stimuler la créativité des bouts de chou et les amener à faire de nouvelles découvertes. Avec, pour seul mot d’ordre, le plaisir: «Transmettre de manière inventive et ludique est essentiel», souligne cette passionnée du goût. Et la sauce prend!

Par ailleurs, si de plus en plus de marmitons épluchent et rôtissent avec enthousiasme, force est de constater que, contrairement à bon nombre d’activités extrascolaires, le virus de la bonne chère dépasse largement les frontières du genre: «Plus de 60% de nos participants sont des garçons», se réjouit Pierrette Menétrey. Une belle manière de clouer le bec aux aprioris misogynes qui circulent – encore et toujours – sur le rôle du beau sexe au sein du ménage. Et la fondatrice de la «Péniche Gourmande» d’ajouter: «Les petits cordons bleus relèvent volontiers le challenge de réaliser à nouveau les repas à la maison.» Faire la cuisine tous ensemble, n’est-ce pas là la recette idéale pour affermir la cohésion familiale?

Les ingrédients de la réussite

Cuisiner est non seulement amusant, mais comporte par ailleurs beaucoup d’avantages en termes d’éducation: «Les petits développent des compétences techniques, organisationnelles et artistiques», note Pierrette Menétrey. En effet, le travail de maître coq permet aux apprentis gastronomes de se familiariser avec un champ sémantique d’une extraordinaire richesse. Aux bénéfices linguistiques s’ajoutent également des aptitudes mathématiques (compter, mesurer, fractionner, etc.). De surcroît, en manipulant appareils et ustensiles, les mouflets exercent leur habileté manuelle, tout en apprivoisant les notions d’hygiène et de sécurité.

Mais, plus que tout, c’est un véritable univers sensoriel qui s’ouvre aux cuistots en culotte courte: «Les chefs en herbe apprennent à choisir les bons produits, à les préparer, à les assembler, à reconnaître chaque ingrédient en le touchant, en le sentant ou en le regardant, s’extasie Emilie de Clercq. Ils découvrent ainsi la cuisine à travers leurs cinq sens.» Enfin, les activités culinaires inculquent aux bambins l’esprit d’équipe, la solidarité, le sens de la communication et le partage. Autant de valeurs fondamentales qui contribuent, selon les heureux parents, à une meilleure identification sociale. Pas de doute: la cuisine est la plus délicieuse des écoles!



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