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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Renforcer le système immunitaire de l’enfant


Lettre du jeudi 10 novembre 2016 - Source: Famille Spick le magazine suisse des parents



Lorsque les enfants viennent au monde, le développement de leur système immunitaire est loin d’être achevé. Les parents ne doivent pas pour autant s’inquiéter.
C’est au plus tard lorsqu’un bébé se met à ramper et à marcher à quatre pattes que les parents s’inquiètent de l’hygiène de leur domicile. Presque tout ce que le bout de chou arrive à attraper finit dans sa bouche. Et si ça lui donnait de l’eczéma? Durant les six premiers mois de sa vie en dehors du ventre protecteur de sa mère, un nourrisson entre en contact avec pas moins de 300 espèces de virus. Une inquiétude exagérée n’est pas de mise. Pendant la grossesse, les anticorps de la mère sont transmis à l’enfant à travers le placenta. Pendant les trois premiers mois après la naissance, le bébé bénéficie alors d’une immunité passive, une réserve d’anticorps qu’il a puisés dans le sang de sa mère. Ensuite, des anticorps supplémentaires présents dans le lait maternel le protègent. Toutefois, l’immunité passive n’est constituée que pendant la dernière phase de la grossesse. Le risque d’infection est donc plus élevé chez les grands prématurés

Un processus complexe
En parallèle de l’immunité passive, l’enfant développe son propre système immunitaire. Celui-ci réunit des éléments répartis dans tout l’organisme. En font par exemple partie les ganglions lymphatiques, les amygdales, la moelle osseuse, le thymus, la rate et l’intestin. Des cellules spécialisées ainsi que des substances messagères sont d’autres composants de l’ensemble complexe qui doit réagir de manière appropriée aux virus, spores de champignons et bactéries dangereux, sans pour autant nuire aux bactéries utiles, présentes dans la flore intestinale.

Le système immunitaire inné, non spécifique, neutralise une grande partie des germes qui ont pénétré dans l’organisme en quelques heures. Si ce n’était pas le cas, la moindre éraflure pourrait, par exemple, provoquer des inflammations étendues. Le système immunitaire adaptatif, qui complète «l’équipement de base», ne déploie que progressivement son efficacité, notamment à la suite de maladies. Ces dernières déclenchent la production par l’organisme de substances de défense, qui combattent les microbes.

À chaque saison de refroidissement, de nouveaux types de virus entrent en circulation et obligent le corps à mettre au point des stratégies de défense adéquates. Les enfants très sensibles peuvent souffrir du rhume et de la toux jusqu’à 12 fois par an. Ils semblent moins robustes, mais en réalité, leur système immunitaire améliore ses capacités. Les parents ne devraient pas s’inquiéter outre mesure si leur enfant donne l’impression d’être sans arrêt malade. En cas de doute, ils devraient s’entretenir avec leur pédiatre.

Toutes les infections ne se font pas remarquer par des symptômes et des douleurs, beaucoup suivent leur cours discrètement. Les soins bucco-dentaires peuvent par exemple causer de minuscules lésions des gencives qui constituent une porte d’entrée pour les germes. Ceux-ci sont neutralisés avant de pouvoir entraîner des douleurs et une infection. Ce qui n’empêche pas le système immunitaire de fabriquer de nouveaux anticorps spécifiques à cette occasion. Les chercheurs n’ont pour l’instant pas réussi à déterminer pourquoi certains enfants présentent très souvent des maladies infectieuses alors que d’autres n’en ont que rarement. D’importantes disparités peuvent exister entre des frères et sœurs vivant pourtant dans un même foyer. Ces différences ne sont pas révélatrices des capacités de leur système immunitaire.

Réactions de protection erronées
Le système immunitaire ne doit pas seulement réagir aux ennemis du dehors, il doit également neutraliser les cellules de l’organisme dont la fonction est perturbée d’une manière ou d’une autre. S’il ne le faisait pas, les cellules dégénérées, telles que celles des tumeurs cancéreuses, pourraient causer des dégâts supplémentaires. Cette élimination ne fonctionne pas toujours sans problème. Dans certains cas, des troubles auto-immuns peuvent se produire. Des éléments sains de l’organisme sont alors agressés par erreur. C’est par exemple le cas dans la maladie de Crohn, une affection inflammatoire chronique de l’intestin. Dans le cas d’une autre altération pathologique de la fonction immunitaire, d’inoffensifs pollens de fleurs, grains de poussière, fraises ou autres aliments sont traités comme des substances étrangères extrêmement dangereuses. Il s’ensuit des gonflements, rougeurs, larmoiements ou même des troubles respiratoires, bref, une réaction allergique.

Constante augmentation des cas d’allergie
Si dans les années 50, 2% de la population totale étaient concernés, aujourd’hui, ils sont désormais environ 30%. Actuellement, 10 à 20% des enfants et des jeunes sont touchés. La science n’a pas encore pu expliquer totalement pourquoi les dysfonctionnements du système immunitaire progressent de façon épidémique. De nombreux indices pointent vers une transmission héréditaire des prédispositions correspondantes. Si celles-ci trouvent un terrain favorable, une allergie se développe. Le type d’accouchement semble entre autres avoir une influence. Les bébés nés par césarienne sont davantage sujets aux allergies. Les chercheurs supposent que c’est dû à l’absence de contact avec les sécrétions vaginales, donc avec certaines bactéries importantes pour stimuler le développement du système immunitaire.

Autres facteurs importants
La recherche a identifié d’autres facteurs, mais des études supplémentaires seront nécessaires pour déterminer précisément les mécanismes. Les spécialistes supposent que certains additifs dans les aliments préparés industriellement pourraient favoriser les allergies. Par ailleurs, les pollens libèrent des substances allergènes dans l’air pollué. Le fait que les enfants qui grandissent près de routes à grande circulation souffrent fréquemment du rhume des foins et d’autres allergies corrobore clairement cette théorie. La propreté excessive semble également jouer un rôle. Les enfants qui vivent dans les familles nombreuses ou dans une ferme sont beaucoup moins souvent atteints d’allergies. Comme l’a montré une étude américaine, le risque des enfants qui sont entourés d’animaux domestiques est divisé par deux. En d’autres termes, pour pouvoir se développer correctement, le système immunitaire doit être en contact avec les microbes les plus variés durant les premières années de la vie. Les groupes de jeux et crèches offrent à l’organisme enfantin une bonne occasion de côtoyer et de combattre différents germes.

Protections multiples
Le système immunitaire n’est pas le seul bouclier de défense contre les agents pathogènes. L’organisme dispose de toute une série de mécanismes de protection complémentaires: ainsi, la peau le sépare de son environnement. Cette barrière n’est toutefois pas hermétique, car en cas de fièvre et sous la chaleur estivale, le corps doit pouvoir évacuer sa chaleur pour ne pas risquer une «surchauffe» potentiellement mortelle. Pour rester en bonne santé, il doit également éliminer différents produits de dégradation qu’il rejette en partie sous forme gazeuse par la peau.

Le film acide qui protège quant à la peau en empêchant champignons et bactéries de pénétrer doit encore se développer chez le bébé. Les caresses et les câlins stimulent la circulation sanguine, donc la résistance. Dans le nez, des poils fins retiennent les particules de poussière. Les muqueuses qui tapissent les voies respiratoires fixent les substances polluantes et les bactéries. Celles qui pénètrent jusque dans la trachée et les bronches sont rejetées à l’extérieur par les cils vibratiles. Dans la bouche, un composant de la salive appelé lysozyme tue une partie des microbes. D’autres agents pathogènes sont détruits dans l’estomac par l’acide gastrique. Dans l’intestin, des souches de bactéries utiles empêchent celles qui sont nocives de s’installer et de proliférer. Les yeux aussi sont protégés: là, c’est un composant spécifique des larmes qui détruit les microbes.

Renforcer les défenses immunitaires
Les parents peuvent fortifier les défenses immunitaires de leurs enfants en passant beaucoup de temps au grand air avec eux. Les bouts de chou devraient être habillés suffisamment chaudement, mais pas au point de risquer une accumulation de chaleur. La chambre d’enfant et les autres pièces du logement devraient être aérées à fond au moins deux fois par jour. Une alimentation équilibrée améliore en outre la protection contre les infections. Il est également important que l’enfant dorme suffisamment, car le système immunitaire se régénère pendant le sommeil. À l’inverse, une agitation et un stress excessifs l’affaiblissent.


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