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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Les vertus du conflit


Lettre du mercredi 25 mai 2016 - Source: Office protestant de consultations conjugales et familiales



Antagonisme, opposition de sentiments ou d’opinions entre des individus ou des groupes, le conflit a trop souvent une connotation négative. Or, l’existence du conflit est la conséquence inévitable du fait que nous sommes tous différents.

C’est de la confrontation que naissent les changements. Une société ou un couple sans affrontement seraient totalement figés, dans l’incapacité de se remettre en question et par conséquent d’évoluer. Le conflit permet de mobiliser les énergies, de modifier les alliances et peut être source de renouvellement et de dépassement. Encore faut-il reconnaître son existence et le gérer avec efficacité.

Face au conflit, l’évitement ou la fuite sont des réactions fréquentes. Pour certains, tout vaut mieux que de reconnaître l’existence d’un conflit. Ils font comme s’il n’existait pas, par crainte de la confrontation et de ses conséquences. Or, à ne pas réagir, le conflit a de fortes chances de s’amplifier ou de conduire à une somatisation.

Une autre attitude consiste à détourner le conflit en invoquant d’autres causes comme le stress ou en désignant un bouc émissaire, ce qui permet de ne pas affronter le conflit réel. A l’inverse, d’aucuns ont tendance à exacerber le conflit et à faire usage de la violence. Tous ces comportements traduisent soit une crainte de s’imposer ou la peur de ne pas savoir juguler la violence, soit une incapacité de se mettre à la place de l’autre en voulant à tout prix avoir raison.

Enfin, le conflit peut être abordé dans une attitude de confrontation non violente et d’opposition constructive, par une négociation dans le respect de chacun au fur et à mesure que les problèmes se posent. A cet égard, la manière dont se règlent les différends au sein de la famille est déterminante pour les enfants. Une éducation trop laxiste par des parents qui évitent les conflits ne permettra pas à l’enfant d’assumer le conflit.

A l’opposé, des parents trop rigides ne donnent pas une référence suffisamment bienveillante à l’enfant pour qu’il puisse se réapproprier le conflit et l’affronter. Si le conflit a parfois mauvaise presse, c’est sa gestion qui est en cause et non le conflit en lui-même. Avoir une vision positive du conflit permet de l’affronter tout en étant capable de s’affirmer et d’accepter l’autre dans sa différence.

Francine Courvoisier

 

 

 

 


Livre de la semaine


  • Les Rituels familiaux


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