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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Elever des enfants

10 conseils pour faire face au mieux à ses colères

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Lettre du mercredi 11 février 2015 - Source: Extrait de la revue Parents, Catherine Marchi



Vous tentez tant bien que mal d’imposer votre autorité, mais face aux colères de votre enfant, bien souvent vous cédez. Pourtant la frustration est un élément important dans l’éducation. Découvrez nos conseils pour l’aider à se calmer et à canaliser ses émotions…

Anticipez les frustrations de votre enfant

Vous l’avez remarqué, votre enfant se met en colère quand la méchante réalité vient s’opposer à ses désirs de toute-puissance. Pour éviter les crises, mieux vaut lui dire à l’avance qu’il n’aura pas TOUT ce qu’il veut, que c’est impossible ! Plus tôt il intégrera la frustration à venir et moins il aura de chance d’exploser. Expliquez-lui toujours ce qui l’attend : « Je te laisse jouer dix minutes, ensuite nous rentrons », « Tu fais la sieste et seulement après nous irons jouer au parc »… Quand vous l’emmenez en courses, confiez-lui la liste rédigée par vos soins, en lui précisant : « Je n’achète que ce qui est écrit. Je n’ai pas d’argent pour t’acheter quelque chose, inutile de me demander un jouet ! » Les tout-petits sont dans l’instant, ils n’aiment pas les changements brutaux, passer d’un état à un autre, arrêter de jouer pour aller se coucher, quitter la maison pour partir à l’école… Il faut donc aménager la transition, ne pas l’imposer de manière abrupte, introduire un délai pour qu’il puisse s’en emparer.

Vérifiez qu’il ne manque pas de sommeil

La fatigue est un élément déclencheur de colères bien connu. L’épuisement physique de fin de journée à la sortie de la crèche, de chez la nounou ou de l’école, les réveils matinaux difficiles, les siestes trop brèves ou trop longues, les retards de sommeil accumulés, les décalages d’horaires qui perturbent les rythmes habituels des enfants sont des moments sensibles. Si votre enfant s’énerve parce qu’il est fatigué, soyez compréhensive. Et veillez à ce qu’il n’ait pas un rythme d’activités infernal et à ce qu’il dorme le nombre d’heures dont son organisme a besoin pour récupérer.

Accompagnez physiquement ses colères

Un tout-petit en crise est envahi d’une énergie et d’une agressivité dont il ne sait que faire et qui peuvent même l’effrayer s’il n’a pas à ses côtés un adulte à la fois tendre et ferme qui l’oblige à se calmer. Chaque fois que votre enfant pique une colère, aidez-le à canaliser ses débordements émotionnels. Contenez-le physiquement, tenez-lui la main, prenez-le dans vos bras, caressez son dos et parlez-lui avec des mots tendres et sécurisants jusqu’à ce que la crise s’apaise. S’il se met à hurler dans la rue, prenez-le par la main pour lui montrer que vous êtes là et dites-lui calmement : « Maintenant, on rentre à la maison, c’est comme ça et pas autrement ». Faites-le revenir à la réalité : « Là, tu cries vraiment trop fort, tu gênes les gens, tu n’es pas tout seul. »

Accueillez les émotions de votre enfant

Encouragez votre enfant à exprimer ce qu’il ressent par la parole quand il est fâché : « Je vois bien que tu es en colère parce que tu voulais ce jouet. Tu peux exprimer ton mécontentement avec des mots et sans crier. Tu n’as pas l’air content, dis-moi ce que tu ressens. Que se passe-t-il ? ». Apprendre à nommer ce qu’il ressent permet à l’enfant de s’apaiser car il est moins dépourvu face à ses émotions. Mieux il saura s’exprimer et moins il sera coléreux. C’est la raison pour laquelle les crises cèdent majoritairement après 4 ou 5 ans, moment où les enfants commencent à bien maîtriser la langue. Surtout, ne l’obligez pas à se taire, sinon il sera persuadé qu’exprimer ses émotions, ce n’est pas bien et qu’il sera rejeté s’il montre son ressenti ! Ne le laissez pas non plus s’égosiller en partant au loin, ne lui témoignez pas de l’indifférence. C’est extrêmement blessant pour l’enfant, qui n’y voit que mépris.

Ne cédez pas à votre enfant, tenez bon

Les colères sont l’occasion pour votre enfant de prouver qu’il existe en tant qu’individu, mais aussi de vous tester. Votre attitude parentale doit donc être rassurante, mais ferme. Si vous cédez systématiquement face à ses colères, ce comportement va s’auto-renforcer car votre enfant pensera qu’il n’y a aucune limite à ses demandes et que piquer une rage c’est “payant” puisqu’il obtient ce qu’il veut. Si vous sentez que vous avez du mal à ne pas céder, isolez-le un court instant dans une autre pièce, un cadre sécurisé, en lui expliquant ce que vous faites : « Tu vois, je trouve que tu dépasses les bornes/ je n’aime pas ce que tu fais là / Tu en fais trop/ tu me fatigues. Je reviendrai quand tu seras calmé. » Si vous résistez en douceur, ses colères seront de moins en moins fréquentes. Mais elles ne disparaîtront pas complètement, car ce mode d’expression fait partie du développement normal de l’enfant, à condition qu’elles ne deviennent pas habituelles.

Colère de Bébé : faites diversion

Dès qu’un conflit – et la crise qui va avec – montre le bout de son nez, essayez de détourner son attention. Par exemple au supermarché : « Repose ce paquet de bonbons et viens m’aider à choisir les céréales, un fromage qui plaira à papa ou les ingrédients avec lesquels on va faire un gâteau… » Proposez une solution de secours sans négocier sur l’interdit initial. Vous pouvez également parler de vous : « Moi aussi, je n’aimais pas que l’on m’attache dans la voiture de papy, il m’arrivait de m’énerver très fort. Tu sais ce que je faisais, alors ? »

Encouragez les efforts de votre enfant

En tant que parent, on a tendance à souvent pointer du doigt les comportements négatifs et pas assez les attitudes positives. Quand votre tout-petit parvient à ne pas exploser de rage, à faire retomber la pression progressivement, à renoncer à un caprice, à obéir après avoir dit non violemment, félicitez-le, dites-lui que vous êtes fière de lui, qu’il est devenu un grand, parce que, plus on grandit, moins on pique des crises de colère. Faites-lui entrevoir les bénéfices de la situation : « On n’a pas perdu de temps comme la dernière fois. Tu pourras regarder ton dessin animé avant de prendre ton bain en rentrant. »

Décryptez le sens de ses explosions de rage

Entre 12 mois et 4 ans, l’enfant est soumis à un programme chargé ! On lui en demande beaucoup : apprendre à marcher, à parler, à devenir propre, entrer à l’école, découvrir d’autres règles, écouter la maîtresse, se faire des copains, descendre tout seul les escaliers, shooter dans un ballon, dessiner un beau bonhomme, plonger dans l’eau avec des brassards, manger proprement… Bref, tous ses progrès quotidiens exigent une concentration et des efforts surhumains. D’où du stress et des crises de colère quand le résultat n’est pas à la hauteur de ses espérances. En plus d’être un exutoire, l’explosion peut aussi être un signal d’appel, un moyen pour attirer l’attention d’une maman qui surveille les devoirs de l’aîné, par exemple, ou qui donne le sein au bébé ! Si votre tout-petit verse souvent dans la surenchère colérique, c’est peut-être parce qu’il veut être écouté et que vous n’êtes pas assez disponible pour lui.

Tenez compte de son humeur

Les adultes n’ont pas le monopole de la mauvaise humeur ! Les petits aussi se lèvent du pied gauche et rouspètent, ronchonnent et s’énervent. D’autant plus quand la tension générale est à son top niveau. Dès que la famille est en effervescence, il y a risque de crise. Départ en vacances, courses dans les grands magasins bondés, disputes parentales, réunions familiales importantes, week-ends avec des amis, et bien d’autres occasions encore rendent les petits surexcités et à vif… Tenez-en compte et montrez-vous plus tolérante face à ses petits caprices.

Reparlez de ses colères à froid

Chaque fois que votre enfant se laisse emporter, attendez qu’il soit calmé pour en parler : « Tu étais drôlement en colère tout à l’heure, pourquoi ? » Demandez-lui : « Qu’est-ce que tu aurais pu faire pour éviter ça ? Si tu avais une baguette magique, que voudrais-tu changer ? Comment résoudrais-tu le problème qui t’a tellement fâché ? Qu’est-ce que tu aurais pu me dire au lieu de hurler ? » S’il a du mal à parler, vous pouvez jouer avec ses peluches à “celui qui se met tout le temps en colère” pour qu’il fasse parler ces personnages et ainsi exprimer ce qu’il n’arrive pas à formuler directement.



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