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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

L’âge des « pourquoi » et des « comment »


Lettre du mercredi 30 novembre 2016 - Source: Messages aux Parents



A l’approche de ses 3 ans, l’enfant découvre le plaisir de poser des questions. La capacité d’interroger sa maman, son papa ou un simple passant constitue un nouveau progrès dans son développement. Parler, raconter, et maintenant demander, lui permettent d’assouvir sa soif de découvertes, sa curiosité, son envie d’apprendre, et d’apprécier déjà certains liens de cause à effet. Dans ce domaine comme dans d’autres, votre enfant se montre insatiable! De plus, cela lui permet de capter l’attention de son entourage. Pour vous, le fait de répondre aux mêmes questions un nombre incalculable de fois dans la journée requiert de la patience. Si vous craignez d’en manquer, rappelez-vous que ce dialogue avec votre enfant est très important: en satisfaisant sa curiosité, vous contribuez à stimuler son imagination, son intelligence, son intérêt pour le monde qui l’entoure. Par conséquent, essayez de fournir des réponses claires et compréhensibles pour son âge aux questions qu’il vous pose, en privilégiant toujours la vérité. Vous pouvez aussi lui dire que vous ne savez pas tout ou que certaines choses sont difficiles à expliquer. Mais pour quelle raison votre enfant s’obstine-t-il donc à poser et à reposer la même question? II se peut que cela lui procure un sentiment de sécurité, pour autant que les réponses ne diffèrent pas.

Pour beaucoup d’enfants, les «pourquoi» et les «comment» deviennent vite un jeu, et à leurs yeux, tout jeu est drôle, même s’il est répétitif. Peut-être aussi votre enfant pose-t-il à nouveau sa question tout simplement parce qu’il n’a pas bien saisi votre .réponse. Prenons l’exemple de cette petite fille qui regarde un livre d’images avec des lapins. Elle demande à sa mère ce que mange un lapin. Celle-ci lui répond que tous les lapins mangent de l’herbe. Dès qu’elle aperçoit un lapin dans son livre, elle repose la même question. Sa mère répond patiemment, à chaque lapin: «Oui, tous les lapins mangent de l’herbe», jusqu’à ce qu’elle remarque que sa fille ne comprend pas encore le mot «tous». Il se peut aussi que l’enfant ne s’intéresse pas véritablement au contenu de la phrase mais à sa forme. Lorsque nous répondons à une question introduite par «pourquoi», nous lui montrons également comment former une phrase subordonnée, introduite par la conjonction «parce que».

Les enfants aiment aller au fond des choses. Bien souvent, ils posent des questions en apparence anodines auxquelles il n’est justement pas facile de répondre: «Pourquoi il pleut?» – «Pourquoi il y a des nuages?» – «Pourquoi le soleil brille?» Tout ce qui paraît pour nous aller de soi les questions que nous ne nous posons jamais de nous-mêmes, devient tout à coup passionnant pour les enfants. C’est ainsi qu’ils accumulent des connaissances. C’est aussi à cet âge qu’ils deviennent plus attentifs aux différences entre les sexes, que ce soit en se baignant ou encore en faisant pipi. Curieux de tout, ils veulent savoir pourquoi ils ne sont pas faits de la même manière que leur frère, leur sœur ou leurs copains. Les adultes doivent essayer de répondre avec simplicité aux questions concernant le corps et la sexualité.

Chaque enfant parle à sa manière
Vous aurez certainement remarqué combien les questions de votre enfant, et les réponses que vous lui aurez apportées, lui permettent d’enrichir son vocabulaire. Votre petite fille ou votre petit garçon invente aussi probablement ses propres mots, qui sont autant de créations à retenir, car elles sont souvent amusantes et constituent d’excellents souvenirs. Ainsi, pour Marie, il n’est question que de «rouge à lèvres» quand elle voit sa maman se maquiller. Benoît, lui, veut toujours ouvrir des boîtes de «de thon» à l’heure du repas. Veillez à ne pas corriger trop fréquemment votre enfant. Parlez-lui beaucoup, afin qu’il apprenne à construire des phrases correctes. Les comptines, les rimes, que l’on peut accompagner de mouvements, stimulent l’envie de parler, grâce au jeu du rythme et de la répétition.

Entre 2 et 3 ans, les enfants s’expriment souvent de manières très différentes: certains enfants parlent couramment et construisent déjà des phrases bien élaborées; d’autres parlent peu, et pas toujours de manière très intelligible. Il peut aussi arriver, à cet âge, que votre enfant passe par une brève phase de bégaiement. Evitez de le corriger ou de l’interrompre lorsqu’il parle et laissez-lui du temps. S’il est inquiet sur sa manière de parler, dites-lui simplement que les mots ne sortent pas encore très bien, mais que cela va bientôt changer. S’il ne parle pas encore beaucoup, prenez patience: tôt ou tard, son langage va se développer. Assurez-vous que sa compréhension est bonne en lui demandant de temps à autre de faire des choses qui n’ont rien à voir avec la situation dans laquelle vous vous trouvez. Ne vous moquez jamais de lui s’il s’exprime de façon maladroite. Ne lui dites pas qu’il parle «faux» mais répétez simplement ses propos de manière correcte. Vous lui montrez ainsi que vous l’avez compris et il entendra la prononciation correcte de la phrase. Si vous êtes inquiets quant au développement du langage de votre enfant, n’hésitez pas à en parler à son médecin qui vous recommandera, si nécessaire, une consultation chez une logopédiste.

Le langage et le comportement des parents
On ne peut parler de langage sans évoquer le ton employé pour parler à l’enfant. Il peut arriver, sous l’effet de l’énervement et de la fatigue, que nous utilisions des expressions péjoratives comme: «Tu m’énerves!», «C’est comme ça et pas autrement», «Laisse-moi tranquille!», «Tais-toi donc!», «Dépêche-toi», ou encore: «Tu ne peux donc pas manger sans te salir?»… Rares sont les parents qui n’ont jamais prononcé ce genre de phrases! Il est en effet très difficile, à longueur de journée, de se montrer patient, attentif, compréhensif, surtout si vous avez mal dormi, que vous avez des soucis d’ordre personnel ou financier, ou que vous avez passé une mauvaise journée au travail. Les mauvais jours font eux aussi partie du quotidien des parents. Mais ils devraient rester des exceptions: si la tension monte et que vous vous rendez compte que vous criez souvent, que vous réagissez avec impatience face à votre enfant et que vous lui adressez souvent des ordres et des reproches, il est indispensable de faire une «pause».

Quelques conseils à ce propos:

  • un mot d’encouragement, et le fait de dire, avec un peu d’humour, pourquoi vous exigez ceci ou cela aura plus d’effet que des réprimandes ou des menaces;
  • une brève explication vaut mieux qu’une phrase du type: «C’est comme ça!» Si vous ne pouvez pas répondre sur le moment, dites à votre enfant que vous n’êtes pas disponibles ou que vous êtes fatigués et que vous lui répondrez plus tard. Tenez alors votre promesse;
  • un zeste de patience est de mise lorsque votre enfant doit accomplir une certaine tâche. Si vous le bousculez par trop, il aura tendance à se rebiffer;
  • réfléchissez à vos propres besoins pour retrouver votre équilibre intérieur et aux personnes qui pourraient vous décharger. Un après-midi de libre, la pratique régulière d’un sport ou une soirée avec une amie peuvent faire des merveilles…

Livre de la semaine


  • J’ai des droits mais j’ai aussi des devoirs


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