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À Genève, un jeune sur sept a des idées suicidaires


Lettre du mercredi 1 mai 2024 - Source: Tribune de Genève



Cette semaine nous reproduisons un article de Lorraine Fasler, publié dans la Tribune de Genève le 29.04.2024 “À Genève, un jeune sur sept a des idées suicidaires”.

Une étude menée à Genève met en avant que les changements de vie causés par la pandémie de COVID-19 pourraient avoir intensifier les tendances suicidaires des jeunes, suite à la demande croissante de consultations psychologiques.

 

“Basée sur les témoignages de 492 adolescents de 14 à 17 ans, l’étude souligne que 14,4% des jeunes de Genève présentent des idées suicidaires.

Un jeune sur sept a des idées suicidaires, à Genève. Un taux élevé mais comparable à celui mesuré avant la pandémie. C’est le résultat d’une recherche publiée dans la revue «Swiss Medical Weekly».

L’étude part de l’hypothèse que les changements de vie générés par la pandémie de Covid-19 pourraient avoir amplifié les comportements suicidaires des jeunes. Une piste alimentée par les demandes, toujours plus importantes, de consultations psychologiques.

Afin de vérifier l’éventuel impact de la pandémie sur les idées suicidaires des jeunes, les chercheurs se sont basés sur les témoignages de 492 personnes âgés de 14 à 17 ans (dont 52% de filles). Résultat: sur les 492 adolescentes et adolescents (âge moyen de 15,4 ans) questionnés, 14,4% ont rapporté avoir eu des idées suicidaires dans les douze mois précédents.

«Nous avons effectué une analyse multivariée très complète qui a permis de révéler plusieurs facteurs associés à l’idéation suicidaire, en particulier la détresse psychologique élevée (exprimée par 25% des jeunes), une faible estime de soi, l’identification à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle (LGB), et le temps passé sur les écrans», indique Roxane Dumont, doctorante en épidémiologie au Service de médecine de premier recours des HUG.

Ce résultat rappelle les disparités entre les communautés hétérosexuelles et LGBTQI+ en termes de détresse et de comportements suicidaires, même à un âge précoce. Ces jeunes, comme les adultes, sont davantage confrontés à des facteurs de stress tels que la discrimination, le rejet social, le faible soutien familial et le harcèlement.

Comparaison, isolement et «trolling»
L’addiction aux réseaux sociaux est également reconnue comme un facteur de risque important de détresse psychologique. Le Dr Rémy Barbe, médecin adjoint responsable de l’Unité d’hospitalisation du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, souligne que l’utilisation excessive des médias sociaux peut renforcer une mauvaise estime de soi, des comportements narcissiques et la solitude.

«Cela est souvent déclenché par la comparaison avec les autres, l’isolement, la diminution des interactions face à face avec les pairs et l’exacerbation du sentiment de la «peur de manquer» qui se réfère à la perception que d’autres vivent une vie meilleure ou font de meilleures expériences.»

L’utilisation intensive des médias sociaux peut aussi conduire à une plus grande exposition à la cyberintimidation, au «trolling» (perturbation et dénigrement dans la communauté), parmi d’autres comportements abusifs.

L’étude des HUG démontre, par ailleurs, l’importance de se sentir entouré de proches, d’avoir une relation positive avec ses parents et de ne pas rencontrer de difficultés à l’école. Des facteurs qui augmentent l’estime de soi.”

 

Adresses utiles :


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