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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Dialoguer et fixer des règles ensemble !


Lettre du mercredi 27 février 2019 - Source: Pro Juventute



Cette semaine, un extrait des Messages aux parents de Pro Juventute, sur la vie de famille et le dialogue.

Le quotidien est parfois chaotique: les parents rentrent stressés du travail, les enfants sont de mauvaise humeur car ils se sont disputés à l’école. Personne n’a de temps, tout te monde est énervé, les reproches fusent, le baromètre familial est à l’orage…
Il y a des mauvais jours. Mais s’ils se répètent trop souvent, l’ambiance devient toujours plus lourde. Pour ne pas en arriver là, la bonne santé de la vie de famille doit être une priorité. Le dialogue en est une clé.

Parler et écouter
Le dialogue est nécessaire pour échanger ses idées et clarifier les choses au fur et à mesure. Il est indispensable de prévoir un moment et un endroit pour se parler, sinon les membres de la famille sont sans cesse absorbés par leurs occupations et la discussion se fera dans l’urgence, alors que la situation est déjà grave.

L’heure des repas se prête généralement bien au dialogue, quand la famille est rassemblée autour de la table. D’autres occasions peuvent se présenter pendant une balade ou le soir au moment du coucher. Vous pouvez aussi ménager des pauses entre les tâches domestiques. Beaucoup de parents se réservent un soir par semaine pour parler ensemble des enfants, mais aussi de leurs réussites et de leurs soucis dans leur travail et leurs loisirs.

Entre parents…

«Je me fais du souci pour…” Bien des discussions commencent par ces mots. Toutefois, cette entrée en matière n’est pas toujours prise au sérieux («Ne t’inquiète pas, il y a plein d’autres enfants qui ont ce problème…”) ou l’on y répond trop vite en voulant régler les choses immédiatement («Je téléphone tout de suite à la maîtresse, peut-être que c’est simplement…..

Or une discussion fructueuse donnant naissance à des solutions constructives ne peut avoir lieu que si chacun écoute et se met à la place de l’autre. Cela peut sembler facile, mais il faut en général un peu d’entraînement. Ainsi, la personne interpellée pourrait répondre: «Qu’est-ce que tu veux dire? Je n’ai pas eu cette impression…”

Parler ensemble, c’est:

  • réserver du temps pour le dialogue;
  • parler de soi-même («Je trouve que…», «A mon avis…»):
  • écouter l’autre (pour vous entraîner, décidez par exemple que chacun a le droit de parler pendant 10 minutes sans être interrompu avant de donner la parole à l’autre);
  • respecter son opinion et essayer de le comprendre (i1 peut être utile de reformuler ce qui a été dit pour éviter des malentendus);
  • expliquer patiemment comment on se sent, sans exprimer des reproches (souvent, on doit commencer par découvrir soi-même ce qui nous dérange ou nous énerve);
  • rire des malentendus;
  • élaborer ensemble des projets pour la poursuite de la vie commune.

Des hauts et des bas

Sarah est en colère: son petit frère vient de réduire en miettes le zoo qu’elle a patiemment construit. De son côté, son papa s’énerve de voir qu’elle a encore posé son sac d’école derrière la porte d’entrée, alors qu’il lui a déjà dit que tout le monde se prenait les pieds dedans. Une demi-heure plus tard, tous trois regardent des photos, paisiblement assis sur le canapé.

Une famille toujours de bonne humeur, ça n’existe pas. Car la vraie vie est aussi faite d’émotions fortes, de conflits et de tensions.

Entre ces hauts et ces bas, chaque famille possède sa propre atmosphère. Parfois, il n’est pas inutile de jeter un regard extérieur sur son petit monde. Pourquoi l’ambiance est-elle si souvent tendue chez nous le soir? Quand avons-nous ri de bon cœur pour la dernière fois? Qu’est-ce qui nous stresse à ce point?

L’éducation: un jeu d’enfants? L’éducation semble facile de nos jours, avec la pléthore d’offres de soutien et de centres de consultation. Pourtant, cette diversité peut être source de confusion. Comme dans un labyrinthe, chaque expert ou spécialiste conseille une autre voie. Beaucoup de parents sont désorientés; ils optent pour une solution tout en se demandant s’ils n’auraient pas dû en choisir une autre.

Souvent, le problème, c’est que nous ne cherchons pas une bonne voie, mais la meilleure, alors que l’éducation ne peut jamais être parfaite. Au lieu de s’entêter à suivre un chemin, il vaut la peine de faire preuve de flexibilité et d’oser être imparfait. Les changements ne sont pas toujours prévisibles, il est parfois nécessaire de faire des détours. Résoudre les problèmes demande un mélange de créativité et d’improvisation, sans oublier une bonne dose d’humour. Un peu de courage aussi pour trouver son propre style dans cette jungle de conseils, suivre son instinct et s’y tenir.

Parler de l’éducation

En discutant avec votre partenaire, ou avec d’autres parents si vous élevez seul-e votre enfant, essayez de dégager les principes d’éducation qui vous conviennent. Ceux-ci vous serviront ensuite de boussole. Par exemple: «Pour moi, il est nécessaire de pouvoir respecter à la fois les besoins des enfants et ceux des adultes dans la vie quotidienne.»

Même si vous ne pouvez pas toujours garder le cap, il est bon de prendre un peu de recul dans les situations difficiles et de s’interroger: «Qu’est-ce que je veux vraiment? Faut-il se lancer dans un débat de fond ou puis-je pour une fois fermer les yeux? Les enfants doivent-ils aller se coucher comme prévu pour que nous puissions avoir un peu de temps pour nous? Allons-nous faire une exception ce soir pour qu’il puisse profiter de la visite de son parrain adoré?»

Fixer des règles

  • Quelles sont les expériences que vous avez vécues quand vous étiez enfant? Avez-vous remarqué si des règles et des rituels de votre enfance influençaient le quotidien de votre famille, consciemment ou inconsciemment?
  • Comment voulez-vous organiser votre vie de famille aujourd’hui et demain? Par exemple, vous adonner chaque samedi à une activité sportive commune.
  • Qu’allez-vous faire pour réaliser cet objectif? Essayer différents sports pour voir ce qui peut convenir à toute la famille.
  • Quelles sont les règles expresses ou tacites qui gouvernent la vie de votre famille? Par exemple, on ne mange pas hors de la cuisine.
  • Ces règles sont-elles appliquées? Est-ce qu’elles sont compréhensibles et logiques pour les enfants? Par exemple, vous remettez les biscuits dans le placard s’ils les mangent dans leur chambre, sans faire de reproches, ni les menacer.
  • Est-ce que vous avez de la peine à vous en tenir aux règles? Si oui, pourquoi?
  • Les conventions établies sont-elles encore valables? Ne pourraient-elles pas être adaptées? (Peut-être que toute la famille aurait du plaisir à grignoter quelque chose en faisant une partie de «Hâte-toi lentement» au salon.)
  • Quel est le rôle de chacun (celui qui cajole, qui interdit, qui aide ou qui punit)? Cette répartition vous convient-elle?

Discuter et échanger

Les contacts avec l’extérieur varient de famille en famille. Faire un geste vers l’autre, si modeste soit-il, en vaut toujours la peine, même si ce n’est pas toujours facile. D’autres familles – qu’elles soient monoparentales, recomposées ou nucléaires – sont confrontées à des questions similaires, Leur point de vue permet d’appréhender la situation sous un jour nouveau. Les discussions sur l’éducation des enfants et la vie de famille apportent des idées neuves et dynamisent le quotidien.

Parfois, les visites chez des amis ou des camarades suscitent des envies. Il faut alors expliquer aux enfants pourquoi, dans leur famille, l’argent est utilisé autrement, pourquoi les règles à table et les horaires devant la télévision sont différents, pourquoi les destinations de vacances ne sont pas les mêmes que celles des voisins, etc. Les enfants doivent apprendre à vivre avec des contradictions.

Peut-être qu’au cours d’une discussion, vous vous laisserez inspirer par quelque option nouvelle. Les rencontres avec le monde extérieur aident les parents à ne pas camper sur leurs positions et leur permettent d’évaluer leurs choix: «Non, nous n’aimerions pas faire autant de sport que la famille X…» – «Ah! Mais nous pourrions essayer comme Mme Y. de redéfinir les règles familiales autour d’une table.»

Rechercher les contacts

Tous les enfants, et surtout ceux qui n’ont pas de frères ni de sœurs et qui voient peut-être rarement l’un de leurs parents, ont besoin de contacts avec d’autres personnes, hommes et femmes, d’autres familles et d’autres enfants. Ces rencontres sont essentielles, car le noyau familial ne peut pas présenter toute la palette des relations humaines. Les enfants doivent avoir des contacts avec des personnes différentes, de tous âges et des deux sexes, pour trouver et construire leur propre identité. Ils seront ravis si des amis les accompagnent lors d’une excursion le dimanche ou même pendant les vacances, et tous les parents seront soulagés, à la fois ceux qui restent sans enfants et ceux qui emmènent toute la bande.

Parfois heureux, parfois stressés, mais chaque jour se révélant différent, tel est le quotidien des familles. Point de recette miracle garantissant un «bonheur familial éternel»: chaque famille est unique et fixe ses propres priorités pour l’avenir.

Certaines conditions fondamentales sont néanmoins nécessaires pour mener une vie de famille équilibrée. Offrir une atmosphère de sécurité et de confiance, même si tout n’est pas toujours sous contrôle. Parler de ses envies, de ses rêves et de ce qui est possible.

Beaucoup de temps, mais aussi un peu de patience et d’humour pour survivre au chaos quotidien. Imaginez, alors que vous êtes en plein capharnaüm, comment vous décririez la scène à un ami et ne vous privez pas d’en rire…

La vie de famille est synonyme de richesses au quotidien, nous vous souhaitons le courage et l’envie de les découvrir.

 

Pour en savoir plus sur les Messages aux parents, les commander, etc… c’est par ici. Certaines communes offrent la première année des messages, renseignez-vous ici en entrant votre code postal.

Photo by Juliane Liebermann on Unsplash



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