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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Elever des enfants

Le défi du cadeau de Noël

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Lettre du mercredi 24 décembre 2014 - Source: Extrait de Echo Magazine, Christine Mo Costabella



Une invention du 19e siècle

Depuis quand se fait-on des cadeaux à Noël? Dès l’Antiquité, les «étrennes» étaient offertes le premier janvier. C’est au 19e siècle que l’échange de cadeaux a reculé d’une semaine pour s’inviter autour du sapin. Selon la sociologue Martyne Perrot, auteure de Le cadeau de Noël, histoire d’une invention, c’est la famille bourgeoise anglo-saxonne qui a donné sa forme moderne à la fête de Noël. De fête religieuse publique, elle est devenue fête familiale privée. La révolution industrielle et l’apparition des grands magasins, avec leurs vitrines fleurissant de lumières et de jouets, ont accompagné l’évolution d’une célébration toujours plus axée sur les enfants et les cadeaux.

«Pourquoi c’est Jésus qui a son anniversaire et nous qui recevons les cadeaux?», demandait un jour une petite fille philosophe à propos de la fête de Noël. Une excellente question que les sociologues n’ont pas manqué de se poser; mais réfléchie ou pas, attendue ou jugée exaspérante, la coutume des cadeaux sous le sapin revient immanquablement chaque année. Jusqu’où faut-il la suivre? Comment éviter les excès?

La frénésie des achats qui entoure la fête a beau stimuler l’économie (les grandes surfaces réalisent 25% de leur chiffre d’affaires en période de Noël, les magasins de jouets 60%), elle pose question à plus d’un, à commencer par les parents, généralement les premiers concernés. Noël est peu à peu devenu la fête des enfants où les adultes s’émerveillent de voir les petits des étoiles plein les yeux… et les cadeaux y jouent un grand rôle.

Pourtant, certains se demandent comment ne pas tomber dans une surenchère nuisible à la magie même de la fête puisque les cadeaux peuvent devenir une exigence «Je veux que tu m’achètes ce jouet pour Noël» ou s’accumuler à tel point que les enfants n’ont pas le temps de les découvrir qu’un nouveau jouet vient déjà détourner leur attention.

Mangeurs d’espace

Culture du zapping oblige, un cadeau, même longtemps désiré, n’éveillera leur intérêt qu’un moment avant d’être délaissé au profit du suivant, s’en allant rejoindre la cohorte des objets mangeurs d’espace tant redoutée par les parents. Une première étape peut être de proposer aux oncles, tantes ou grands-parents de s’associer pour faire un cadeau, ce qui limite le nombre de paquets et permet d’offrir un jouet de plus grande valeur qui dure plus longtemps. D’autres préconisent un «cadeau immatériel» (spectacle, parc d’attractions, week-end dans une ville), qui a le double avantage de ne pas prendre de place et de faire vivre un moment de qualité avec l’enfant, laissant de beaux souvenirs.

D’autres enfin optent pour le tirage au sort: chaque personne reçoit le nom d’une autre à qui elle doit faire un cadeau. «Chez nous, c’est la solution qui s’est imposée d’elle-même, explique Claire, une jeune grand-maman lausannoise qui a opté pour ce système il y a cinq ans. En famille, nous avions l’habitude que seules les jeunes reçoivent des cadeaux. Je ne trouvais pas normal qu’ils s’habituent à recevoir et à ne rien donner. Et comme nous sommes nombreux, il n’était pas possible de demander que chacun fasse un cadeau à tout le monde!» Un mois avant la fête, elle envoie donc aux convives le nom de la personne à qui ils offriront un présent.

Cela limite à un le nombre de cadeaux offerts et reçus: pas trop de frustrations? «Je crois que ça prend plutôt bien. Dès début décembre, je reçois des coups de fil de gens qui me demandent à qui ils doivent faire un cadeau pour qu’ils aient le temps de penser à quelque chose qui corresponde aux goûts de la personne. On ne fait qu’un cadeau, mais on y met plus d’argent et on se donne de la peine pour faire plaisir!»



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