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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Surpoids

Tolérer la différence, les différences… Grand, petit, maigre, enrobé, musclé, chaque enfant affiche un physique qui lui est propre… malheureusement souvent sujet à railleries. Et depuis que l’obésité est devenue un thème fréquemment développé à tout va, des enfants – et des adultes – se sentent stigmatisés et jugés. Cette peur peut entraîner des problèmes, comme cette maman qui nous fait part de sa crainte des consultations pédiatriques de routine. L’occasion de réfléchir et de faire le point.

Obésité en augmentation. Effectivement, nous observons actuellement une courbe exponentielle du nombre d’enfants obèses certainement due à la structure même de notre société dite moderne. Toujours est-il qu’il faut se distancier des statistiques aux pourcentages parfois irréalistes.

Balance d’énergie. Prenons des personnes à tendances différentes, exposez-les à notre environnement (alimentation riche et sédentarité), un certain nombre d’entre eux présentera une surcharge et d’autres non. Certains stockeront plus, moins ou pas du tout, selon sa physiologie. Manger équilibré, marcher, faire du sport modérément, voilà qui reste des solutions raisonnables pour rester en forme.

Tabelles utilisées. Quelle est la normalité en matière de morphologie? C’est une question que l’on peut se poser et qui, diffère, selon les courbes poids-taille que l’on utilise. Plus elles sont anciennes, (10 ans voire 30 ans), plus le taux d’obésité devient élevé. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) suggère d’utiliser une courbe, tout comme la France ou encore l’Allemagne. Mais en Suisse, nous ne nous sommes pas encore mis d’accord. Les francophones utilisent certaines tabelles et les germanophones d’autres. Et selon quelle courbe de référence utilisée, vous trouverez 5%, 10%, voire plus d’enfants obèses.

Déferlante médiatique. Trop parler de l’obésité culpabilise. Une étude, menée à Fribourg par J. Eyer et M. Zwick en 2005, a démontré, par le biais d’interviews, que la surmédiatisation de l’obésité renforce la peur de grossir et la quête de minceur. C’est en somme un cercle vicieux: «J’ai un peu trop de poids, je m’inquiète, on me stigmatise, ça m’angoisse donc je mange… et je reprends du poids.» D’autres analyses ont prouvé que des démarches non ciblées sur l’obésité mais plutôt sur le mode de vie et l’environnement peuvent fonctionner mieux que de donner des conseils sur le contrôle du poids. Et outre, je pense aussi que la population, bourrée d’informations divergentes en matière d’alimentation, ne sait plus faire la différence entre ce qui est juste ou pas.

Facteur environnemental. La solution n’est pas médicale, mais plutôt liée à l’environnement social en créant un cadre de vie confortable. Si l’enfant n’est pas trop mal, il arrivera à résister à cette tentation de manger et bougera davantage. C’est vrai que l’alimentation est étroitement liée à l’affectivité, au bonheur ou encore à la tristesse. Et pour celui qui a tendance à stocker, ce n’est pas facile.

Mieux vaux prévenir… L’obésité crée des problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, etc.) et des difficultés psychosociales. C’est pour cette raison qu’il faut agir au niveau préventif, non seulement au niveau sanitaire, mais également à d’autres niveaux: économique, politique et environnemental. Faire moins de publicité pour des aliments riches en sucres et en graisses, subventionner les produits sains, informer les consommateurs du contenu, changer l’étiquetage… Des décisions allant à l’encontre de l’économie, mais tôt ou tard, nous devrons nous y mettre.

La prévention d’abord…

La prévention, le Service santé de la jeunesse (SSJ) s’investit à fond. Au niveau prévention primaire, les écoliers sont plutôt bien fournis: conseils des infirmières, ateliers d’alimentation, cours en classe, label Fourchette verte dans les restaurants scolaires, etc. Au niveau prévention secondaire, le SSJ propose, depuis quinze ans, aux enfants et personnes concernés un programme en groupe basé sur l’alimentation et l’exercice physique tout en tenant compte la dimension psychologique. Ce que j’aime dans cette démarche, c’est l’aspect collectif et non médicalisé, explique le Docteur Per Bo Mahler. Lorsque les jeunes viennent chez nous, le fait de se retrouver entre eux est étonnamment positif. Nous avons évidemment besoin du soutien des parents, très souvent pressés par un quotidien stressant. Comment peut-on les blâmer, lorsqu’ils n’en peuvent plus, de laisser leur(s) enfant(s) devant la télévision ou d’acheter du précuisiné pour dîner.

Service santé de la jeunesse

Et aussi…

Programme Contrepoids des HUG (Hôpitaux universitaires de Genève) : Les programmes de prise en charge pour enfants de 8 à 18 ans en surpoids se déroulent sur environ 5 mois. Ils s’adressent aux enfants ainsi qu’à leurs parents et abordent le thème de l’obésité sous tous ses angles (nutrition, activité physique, sensations, représentations, gestion, pièges …). La thérapie comporte des cours théoriques ainsi que des créneaux d’activité physique. Selon les groupes, leur fréquence peut varier.

Ses objectifs :

• offrir une prise en charge optimale à l’ensemble des patients souffrant d’un excès de poids ou d’obésité

• améliorer la formation des soignants et encourager les recherches cliniques dans ce domaine

• promouvoir l’activité physique et une alimentation saine auprès de l’ensemble du personnel.

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