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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Le couple

Conseil conjugal et séparation, feraient-ils bon ménage?

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Lettre du mercredi 12 novembre 2014 - Source: Extrait de la Gazette de Couple et Famille, Béatrice Leiser



La plupart des couples venant en consultation conjugale ou en thérapie de couple souhaitent travailler, comprendre et si possible surmonter la grave crise qu’ils traversent. Rares sont ceux qui viennent travailler les aspects psychologiques d’une séparation. Si je me réfère à mon expérience clinique du couple, je constate que peu d’entre eux font une démarche de deuil de leur histoire si la séparation est décidée par l’un des conjoints. Cet état de fait peut se comprendre, car d’une part il arrive que l’un des deux partenaires ne soit émotionnellement pas prêt.

D’autre part, il se peut également que l’un des deux n’en ressente pas du tout le besoin, ni l’utilité et souhaite se séparer rapidement sans revenir sur le cheminement, les facteurs qui l’ont amené à ce constat : la séparation est la seule issue possible. Ce n’est parfois que bien des mois plus tard, voire des années, que ce travail va s’opérer, par exemple en psychothérapie individuelle. Par contre, lorsque la demande du couple est conjointe et que chacun se sent plus ou moins prêt à entendre ce que l’autre a à dire sur le tourment (parfois silencieux, parfois non entendu) qu’il a enduré avant de prendre cette décision, alors le travail de séparation du couple sur le plan psychique, psychologique peut s’opérer.

Ce que je constate dans les séances, c’est que cela permet à chaque membre du couple de revenir sur des moments clés de leur histoire où certains événements ont fait basculer l’une ou l’autre personne vers une remise en question profonde de leur vie de couple, de la relation, de leurs désirs. Poser ces événements difficilement vécus par l’un ou par l’autre permettent à la colère, à la tristesse, à la déception de s’exprimer pleinement par des mots dans un cadre contenant, en ayant, cette fois enfin, la conviction d’être entendu et de se sentir respecté. L’atout dans ce genre de démarche est de retrouver une sérénité, un apaisement face à la violence constatée de l’échec de ce couple, en comprenant mieux la coresponsabilité mutuelle qui a mené graduellement à la rupture.

Travailler la fin du couple conjugal permet également de poursuivre dignement son rôle de couple parental (lorsque c’est le cas), en évitant de faire porter aux enfants la souffrance de la séparation, en réglant les griefs entre adultes d’une manière contenue et responsable. Ce travail de deuil aide aussi les partenaires à ne plus vouloir se « venger » de l’autre ; il peut leur permettre, pourquoi pas, d’éviter de reproduire le même schéma dans la prochaine relation et de mieux s’approprier les mécanismes conscients et inconscients qui les ont conduits à agir de telle ou telle manière avec leur partenaire. Les couples qui parviennent à effectuer un tel travail ont souvent acquis une maturité émotionnelle importante. Maturité qui leur permet ensuite d’avancer plus rapidement vers un avenir qu’ils tenteront de reconstruire dignement, malgré les difficultés qu’ils pourront peut-être rencontrer.



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