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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Familles en difficulté

Faire face aux bouleversements de la vie


Lettre du mercredi 8 novembre 2023 - Source: Tribune de Genève



Cette semaine nous reproduisons un article publié le 18 octobre 2023 par Judith Monfrini sur la Tribune de Genève “As’trame, pour faire face aux bouleversements de la vie”.

“L’association spécialiste du deuil, de la maladie et des séparations conflictuelles offre un accompagnement aux familles ainsi que des formations aux professionnels.

L’antenne genevoise d’As’trame existe depuis 2006. L’idée première d’aider les enfants face au deuil d’un proche est née dans le canton de Vaud dans les années 90. Elle a ensuite essaimé en Suisse romande. «Nous intervenons dans les situations qui présentent un bouleversement des liens familiaux, explique Alexandra Spiess, éducatrice spécialisée, thérapeute de famille et responsable de l’antenne genevoise d’As’trame. Il peut s’agir de la séparation des parents, de la perte d’un proche ou de la maladie d’un membre de la famille.»

Il y a toujours une bonne raison pour laquelle la famille ne parvient pas à traverser un événement, parfois ce sont les blessures des parents, anciennes ou plus récentes. L’accompagnement d’As’trame permet de comprendre pourquoi le bouleversement est si difficile à accepter pour eux et d’activer leurs ressources et leurs compétences. L’enfant est souvent la porte d’entrée. Les parents viennent chercher de l’aide parce qu’ils s’inquiètent pour lui.

Lorsque la maladie s’invite, elle désorganise le quotidien et les relations familiales. Elle amène de l’insécurité. L’enfant à qui on cache la vérité risque de montrer de la colère, de la tristesse, il sent «que quelque chose ne joue pas». «Si les parents nomment les choses, s’ils parviennent, avec notre soutien, à séparer ce qu’est la personne et ce que représente la maladie, alors l’enfant retrouve des choix qu’il n’avait plus», indique Alexandra Spiess.

Remettre la famille en mouvement
Lorsqu’un parent ou un membre de la fratrie décède, la situation peut «se geler» pendant plusieurs années. Il s’agit de remettre en mouvement les familles, en s’appuyant sur leurs compétences. Pour l’enfant, il est moins menaçant de raconter à la thérapeute ce qu’on ressent qu’à ses parents.

De même lors d’une rupture du lien parent-enfant, il est nécessaire que les deux parents s’engagent. Ils doivent prendre conscience que leur conflit est à l’origine de la souffrance de l’enfant, surtout lorsque la séparation est conflictuelle. «Les parents ont une vision très partielle de ce que vit l’enfant, relève la thérapeute. Celui-ci a peur d’envenimer la situation et il a besoin de s’appuyer sur un socle de sécurité au risque d’être coupé en deux, d’être morcelé.»

As’trame Genève s’appuie sur la thérapie systémique. Le principe: si un élément du système familial change ou disparaît, il aura des retentissements sur les différentes relations. Tout est lié et il s’agit de retrouver un nouvel équilibre. «On ne peut pas remettre les choses «comme avant», mais on peut construire un «comme après». Chacun doit retrouver la sérénité nécessaire pour reprendre un bon rôle, enfant et parents.»

Éviter la parentification
Le danger lors d’une rupture est que le jeune «se parentifie», qu’il se mette au service de la famille et effectue des tâches qui ne sont pas de son âge, comme s’occuper de ses petits frères et sœurs ou encore devenir le confident d’un parent. Il imagine que c’est son rôle et répond aux attentes des adultes alors qu’il est en droit de vivre sa propre vie.

Le thérapeute va aider chacun à reprendre sa place. «Dans ces moments de rupture ou de décès, on demande à la mère ou au père d’être un superparent, ce qui est très difficile, reconnaît Alexandra Spiess. La personne n’est pas au sommet de sa compétence parentale. Il est nécessaire de prendre le temps de l’écouter et de ne pas juger.» L’accompagnement d’As’trame varie de trois mois à deux ans. Parfois les professionnels voient les enfants seuls et parfois uniquement les parents.

Danger des séparations conflictuelles
Les séparations conflictuelles avec rupture de lien parent-enfant sont de plus en plus nombreuses. L’enfant se retrouve dans un conflit de loyauté terrible et rompre le lien avec un parent semble parfois une issue. Ce qui risque de faire des dégâts considérables sur le long terme et affecter ses relations futures. Il se forge une représentation négative d’un de ses parents, qui peut aller jusqu’à la rupture complète du lien. La thérapeute met en garde. «Pour pouvoir grandir, il est nécessaire d’avoir une image suffisamment bonne de ses deux parents.»

As’trame dispense également des formations aux professionnels, éducateurs, pédiatres et psychologues. L’association monte de nombreux projets pour faire évoluer la pratique et les prises en charge à Genève. Malgré sa mission de service public, elle ne jouit d’aucune subvention étatique et doit rechercher des dons privés.”

 

Autres adresses :

ARC-EN-CIEL ;

Association Cabinet de la Vie ;

Association Kaly ;

Association Resiliam ;

Fondation As’Trame Genève ;

Fondation Eve La Vie .

 

 


Livre de la semaine


  • Accompagner l’enfant en deuil

  • Deuils. Vivre, c’est perdre

  • Familles en crises

  • L’enfant face à la mort d’un proche : accompagner l’enfant dans cette épreuve.

  • Père, mère après séparation : résidence alternée et coparentalité

  • Se séparer. Aide-mémoire à l’intention des personnes qui envisagent une séparation


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