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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Elever des enfants

Famille et parentalité: et quand bébé arrive, on fait comment?


Lettre du mercredi 1 octobre 2025 - Source: Le Temps



Cette semaine nous mettons en lumière un article de Thomas Pfefferlé publié le 14.06.2025 dans Le Temps “Famille et parentalité: et quand bébé arrive, on fait comment?”.

En Suisse, l’insuffisance des installations de garde pour les jeunes enfants rend la tentative d’équilibrer carrière et vie familiale particulièrement complexe, surtout pour les couples où les deux parents occupent un emploi à temps plein. Les problèmes sont exacerbés par le tarif prohibitif des garderies, l’insuffisance de places disponibles et une perspective sociale qui perçoit l’éducation des enfants comme un devoir personnel. Les grands-parents, le travail à temps partiel ou les garderies privées se présentent alors comme des alternatives, généralement instables. Le travail à distance, rendu populaire suite au Covid, offre un certain répit, mais demeure ardu à maintenir sur le long terme. Cette situation conduit fréquemment les mères à suspendre leur activité professionnelle.

 

Pour les familles dans lesquelles les deux parents travaillent, la garde des enfants peut représenter un véritable casse-tête. Un problème, exacerbé en Suisse par le manque de structures d’accueil, qui bouleverse souvent l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

En Suisse, fonder une famille nécessite souvent de considérer attentivement des facteurs économiques. En effet, le manque de structures d’accueil pèse lourdement sur l’organisation des jeunes parents. Lorsqu’ils sont tous les deux en emploi, des choix s’imposent. Les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) soulignent clairement cette dynamique. Selon les chiffres de 2023, 56,4% des partenaires qui travaillent tous les deux à plein temps n’ont pas d’enfants. Cette proportion chute très vite à 15,5% pour les couples dont l’enfant le plus jeune a entre 0 et 3 ans, soit avant qu’il n’ait intégré le système scolaire. Est-il donc impossible de concilier projets de carrières à 100% pour les deux conjoints et vie familiale en Suisse? De prime abord, oui.

«Dans notre pays, la vision qui prévaut dans la structure de notre système social consiste à dire que l’éducation des enfants relève prioritairement de la responsabilité des parents», détaille Dominique Golay, professeure associée à la Haute Ecole de travail social et de la santé à Lausanne. «Et le fait d’avoir des enfants est considéré comme un choix individuel, dont la responsabilité incombe essentiellement aux parents.» Si elle peut sembler logique, cette conception très helvétique contraste avec la vision qui prévaut au sein des pays scandinaves, connus pour leur politique de soutien familial très développée. Le regard porté sur le projet familial y est différent, partant du principe que chaque enfant a droit à une éducation de qualité apportée en grande partie par les structures sociales, et cela, dès la naissance.

 

Les grands-parents à la rescousse

Crèches publiques, aides familiales, crèches privées ou encore temps partiel; les leviers que les jeunes parents peuvent actionner ne sont pas inexistants, mais limités. Premier constat, le manque de places au sein des crèches publiques est flagrant. En effet, selon les cantons et les régions, les délais d’attente peuvent atteindre plusieurs années dans les structures d’accueil de la petite enfance. Rien qu’à Genève, on estime qu’il manque plus de 3000 places de crèche et moins d’un enfant sur trois en âge préscolaire a accès à une place d’accueil à plein temps à l’échelle nationale. Dans le canton de Vaud, on estime que 10 000 places supplémentaires de garde d’enfants seraient nécessaires d’ici à 2030. Par rapport aux autres pays de l’OCDE, la Suisse consacre bien moins de ressources à l’accueil de la petite enfance. Par conséquent, les parents doivent assumer une part nettement plus élevée de leur revenu pour les frais de crèche que dans les pays voisins.

Pour ceux qui n’ont pas (encore) obtenu de place en crèche, l’aide au sein du cercle familial permet parfois de combler certaines lacunes publiques. Ce qui explique d’ailleurs que 28% des enfants de moins de 13 ans sont pris en charge par leurs grands-parents. Autre solution à envisager, les crèches privées. Mais, si l’aspect financier constitue déjà un frein pour de nombreux ménages quant à la sollicitation des crèches publiques, il l’est encore davantage auprès des structures privées.

Dans les entités publiques, une famille disposant d’un revenu annuel brut moyen de 100 000 francs, avec un enfant fréquentant une crèche deux journées complètes par semaine, devra débourser plus de 400 francs par mois. Comme autre solution, il reste le temps partiel. «Une dynamique classique dans laquelle, très souvent, la conjointe met son projet de carrière entre parenthèses pour s’occuper des enfants», poursuit Dominique Golay. «Cette configuration, entretenue en grande partie par le fonctionnement des structures sociales et professionnelles, figure aussi parmi les représentations culturelles les plus ancrées en Suisse.»

On peut encore mentionner les structures non officielles comme les cercles d’amis ou au sein du voisinage. Une sorte de système D, souvent peu pérenne, qui permet malgré tout à certains parents de jongler tant bien que mal entre vie professionnelle et familiale. Certains employeurs participent par ailleurs à la résolution de cette équation. Un atout surtout offert par les grands groupes et les multinationales qui disposent pour certains de leur propre structure d’accueil à l’interne.

 

Le bouleversement du télétravail

L’explosion du télétravail, notamment à la suite du covid, fait en outre émerger une nouvelle donne. Pour certains, le travail à distance depuis leur domicile peut représenter une solution. Du moins partiellement. Car s’occuper des enfants entre deux e-mails et des visioconférences n’est de loin pas aisé. Mais pour beaucoup, il s’agit d’un système, D à nouveau, qui permet de pallier temporairement le manque de structures et de solutions publiques.

«On manque encore de recul pour évaluer cette manière de faire», confirme Dominique Golay. «Si elle peut constituer une solution temporaire, elle reste très complexe à tenir sur le long terme car travailler et garder les enfants simultanément est évidemment épuisant. Dans ce sens, il s’agit d’une solution qui comporte un risque en matière de santé.»

 

 

Autres liens :

Quand parentalité et travail font mauvais ménage

Equilibre entre vie privée et professionnelle, que dit le droit du travail?

 

Adresses utiles :

Mary Poppins – Fondation 022 Familles Service de la Fondation 022 Familles offrant des prestations de garde d’enfants à domicile de jour et de nuit. La journée, l’assistante parentale prend soin de l’enfant, de son espace de vie et accomplit des tâches comme la préparation des repas ou le rangement de la chambre. Des coordinateurs pédagogiques accompagnent les assistantes parentales afin de les soutenir dans leur travail pédagogique. La nuit, l’assistante parentale prend le relais des parents épuisés auprès des nourrissons.

Association intercommunale Supernounou Placement de jour d’enfants de 4 mois à 12 ans en familles d’accueil (mamans de jour) pour Versoix, Grand-Saconnex, Bellevue, Genthod, Pregny-Chambésy, Collex Bossy et Céligny. Baby-sitting, matériel de puériculture, manifestations.

Koala Gestion de placements d’enfants auprès d’accueillantes-familiales indépendantes, autorisées par le SASAJ Service d’autorisation et de surveillance de l’accueil de jour et assure le suivi et l’accompagnement pour la région Arve et lac.

Acceuil familial de jour – Genève Sud-Ouest Accueil familial pour enfants de 0 à 12 ans dans des familles agréées. Assure le suivi pour les placements dans les communes de Bardonnex, Carouge, Lancy, Troinex, Plan-les-Ouates, Perly-Certoux et Veyrier.



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