Menu

Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

La vie extrascolaire pas assez soutenue


Lettre du mercredi 19 octobre 2022 - Source: Echo Magazine



Cette semaine nous reproduisions un article de Caroline Briner paru dans Echo Magasin le 13 octobre 2022.

Réunis par Pro Enfance, près d’une centaine de responsables en lien avec le préscolaire et le parascolaire font le constat que les enjeux de l’enfance sont minimisés. Ils appellent à une meilleure reconnaissance.

L’importance de l’enfance est sous-estimée au sein de la société, voilà en résumé ce que relèvent les spécialistes qui ont participé au colloque de Pro Enfance du 23 septembre à Yverdon. Directrices de crèches, cheffes de services de l’enfance, présidents, secrétaires généraux… ce sont des dizaines de responsables de structures éducatives romands qui avaient fait le déplacement pour participer à cet événement portant sur l’égalité des chances. Et les conclusions sont sans appel : les moyens sont insuffisants. L’enfance reste trop considérée comme une affaire privée et ses enjeux sont minimisés.

Moment clé de la journée, le débat devait porter sur une politique nationale qui permette un accueil adapté aux di- verses réalités des enfants. Vraisemblablement, le problème est plus profond : la discussion a porté non seulement sur les moyens alloués à la qualité de l’accueil, mais surtout sur le nombre de places disponibles dans le préscolaire (0-4 ans), dans le parascolaire (4-12 ans) et chez les accueillantes en milieu familial (0-12 ans).

En Suisse, il manquerait encore 36’000 places pour les enfants. Même en ville de Genève, où le nombre d’enfants inscrits dans les structures préscolaires a plus que doublé en 30 ans, il reste 800 places à créer. « On dit que les femmes doivent travailler, mais elles doivent encore se débrouiller», regrette la conseillère aux Etats jurassienne Elisabeth Baume-Schneider.

Faute de pouvoir confier leur enfant dans une structure, les parents accusent stress et baisse du revenu disponible. Car, à moins que les grands-parents ne soient disposés à s’occuper de l’enfant quotidiennement et gratuitement, il faut engager une nounou. Ou réduire son taux de travail, ce qui incombe généralement à la mère.

Facteur de précarité

«La naissance d’un enfant est un facteur de précarité», résume la conseillère administrative genevoise Christi- na Kitsos. « On a l’impression que cela nous tombe dessus à cause de nos choix, mais non, cette précarité est liée au système.» Pour la socialiste genevoise, ce frein à ouvrir un nombre de places suffisant s’explique par des représentations tenaces comme celles que les petits enfants doivent rester auprès de leur mère ou que les crèches sont destinées aux femmes seules ou nécessiteuses.

L’accès à des structures d’accueil per- met d’améliorer l’égalité non seulement entre hommes et femmes, mais égale- ment entre enfants. En effet, les 0-4 ans pris en charge par des centres collectifs sont stimulés à plusieurs niveaux. En outre, ils sont observés par des experts qui savent détecter d’éventuels besoins spécifiques. Tout cela augmente leurs chances de s’épanouir une fois adultes. « On peut créer des petits miracles dans cette tranche d’âge grâce à la plasticité du cerveau», assure Christina Kitsos.

Hélas, les places en crèche sont généralement accordées aux enfants dont les deux parents travaillent à temps plein, qui sont aussi, par ailleurs, les familles aux revenus les plus élevés. Comment, dès lors, favoriser l’intégration des enfants en situation de vulnérabilité sociale? Et ouvrir à tous une prévention précoce qui permet de dépister d’éventuelles difficultés psychologiques et développementales? L’accès au préscolaire et au parascolaire devrait être un droit. « On parle de l’avenir de la société», martèle l’élue genevoise.

Encourager le développement Les mots employés mettent en évidence que les enjeux de l’enfance sont sous-estimés au sein de la société. Ain- si, si la crèche indique un lieu où l’enfant dort, le terme de « centres de vie» enfantine suppose des espaces où le petit est actif, voire acteur. Idem avec le mot « garderie», auquel les professionnels préfèrent «structure d’accueil», car l’enfant n’y est pas surveillé, mais encouragé dans son développement. Certes plus compliquées, ces nouvelles appellations soulignent le professionnalisme que requiert l’accompagne- ment des enfants. Toutefois, comme ces postes sont essentiellement occupés par des femmes, les compétences inhérentes à ces activités restent sous-estimées par les politiques et le grand public.

« Cela fait 25 ans que je dis qu’accueillir des enfants est un métier. Comment faire pour que le Parlement le reconnaisse ?», tonne Alexandre Bédat, chef de l’Action sociale à Saint-Imier. « Les mentalités changeront lorsque des jeunes qui auront fréquenté l’accueil collectif» rejoindront ce même Parle- ment, pronostique Claudia Mühlebach, présidente de Pro Enfance.

En attendant, tous ces spécialistes s’accordent sur le fait qu’un observatoire national est nécessaire. Il permettrait d’établir des statistiques fiables et de réfléchir à des stratégies mieux adaptées aux besoins. Mis en consultation jusqu’en septembre, l’avant-projet de loi sur le soutien à l’accueil extrafamilial (LSAcc) prévoit quelques avancées, comme une contribution fédérale pour les parents, mais ce n’est qu’«un premier pas», soulignent à l’unisson les experts.

Revalorisation complexe

L’amélioration de la prise en charge des enfants requiert des changements politiques. Mais aussi législatifs, ce qui n’est pas simple. Dans le canton de Genève, par exemple, la loi sur l’accueil préscolaire revalorise depuis

2020 le personnel, mais contraint les crèches privées à calquer leurs conditions de travail sur celles en vigueur dans le public, avec notamment une hausse salariale annuelle prédéterminée et sept semaines de vacances. Ces aménagements entraînent des charges supplémentaires difficile- ment supportables pour les structures non subventionnées, dont au moins une a déjà fait faillite depuis.

Idem avec l’introduction du salaire minimum en novembre 2020 (23,27 francs brut en 2022). Il aurait pu être profitable aux accueillantes en milieu familial (mamans de jour).

Mais peu de communes genevoises offrent des structures qui peuvent les salarier. Résultat : près de la moitié d’entre elles sont indépendantes; ce minimum salarial ne leur est donc pas garanti.

 

Autres articles :

Le 17 septembre à 15 heures a eu lieu une manifestation à Genève, sur la plaine de Plainpalais. Un cinquantaine de parents ont défilé pour dénoncer le manque de places dans les crèches et dénoncer les critères d’attribution des places en crèche qui varient considérablement en fonction des communes. Article de la RTS Info du 17 septembre 2022.

Lorraine Fasler, dans son article de la Tribune de Genève du 21 septembre 2022 “Première à Genève : Une manifestation pour exiger des places en crèche dans le canton”, met en avant les délais d’attente trop longs et les autres moyens de garde dont les familles sont obligées de faire appel.

RTS Info, déclare : “Il manque plus de 1000 places de crèche en ville de Genève” dans son article du 3 mars 2022.

 

Structures d’accueil de 0 à 4 ans en Ville de Genève

BIPE Bureau d’information petite enfance :

Les besoins d’accueil des familles varient selon l’âge de l’enfant, la situation familiale, l’activité des parents, etc. Les structures d’accueil de la petite enfance subventionnées par la Ville de Genève proposent un type de prestations et temps d’accueil: horaires, âge des enfants, durée d’accueil, etc.

  • Crèches familiales (accueil familial de jour) : Les crèches familiales permettent une prise en charge régulière des enfants dès la fin du congé maternité de la mère jusqu’à l’âge de la scolarité au domicile d’une accueillante familiale de jour tout en proposant des moments de collectivité. Ce système de garde peut être à temps partiel ou complet. Infos pratiques sur l’accueil des enfants dans les crèches familiales

 

Communes genevoises

Acceuillantes familiales :

  • Association pour l’accueil familial de jour Genève sud-ouest, AFJGSO, : l’association a pour but de mettre en place, organiser, coordonner et gérer l’accueil familial de jour, dans le périmètre Genève sud-ouest (région Bardonnex, Carouge et Troinex); l’accueil se fait au domicile de l’accueillante familiale de jour.
  • Accueil Familial de Jour (AFJ-MVM): est une association intercommunale née de la collaboration entre les communes de Meyrin et de Vernier et rejointe par les communes de Satigny et Dardagny (Mandement) pour répondre aux exigences de la loi (LSAPE j 6 29) et de son règlement d’application (RSAPE j 6 29.01). Le but de cette structure est d’organiser l’accueil familial de jour afin de répondre aux demandes de garde des parents en proposant une alternative de prise en charge des enfants à la journée au domicile des accueillantes familiales.
  • AFJRHONESUD : L’AFJ Rhône-Sud est, au sens juridique, un Groupement intercommunal conformément à la Loi sur l’administration des communes. Offrir une prise en charge d’enfants au domicile d’accueillantes familiales de jour formées et autorisées qui sont employées par le Groupement. Bernex, Confignon, Lancy et Onex sont partenaires et assurent le financement.
  • KOALA : association pour l’accueil familial de jour, reconnue d’utilité publique depuis 1995. Mission : recruter et conseiller les accueillantes familiales, orienter les demandes des familles placeuses et développer ce mode de garde de jour comme alternative aux structures institutionnelles. Communes partenaires de la région Arve & Lac (Anières, Chêne-Bougeries, Chêne-Bourg, Choulex, Collonge-Bellerive, Cologny, Corsier, Gy, Hermance, Jussy, Meinier, Presinge, Puplinge, Thônex, Vandœuvres, Lieux avoisinants).
  • SUPERNOUNOU : association intercommunale pour l’accueil familial de jour région rive droite du lac. qui met en contact les parents avec une accueillante disponible qui répond à vos besoins. Communes de Bellevue, Céligny , Collex-Bossy, Genthod, Le Grand-Saconnex, Pregny-Chambésy, Versoix.
  • LE COUFFIN : association intercommunale pour l’accueil familiale de jour. Communes Aire-la-Ville, Avully, Avusy, Bernex, Cartigny, Chancy, Laconnex, Perly-Certoux et Soral.

Crèches : merci de consulter le site internet de votre commune ou ville, vous y trouverez tous les lieux d’accueil (crèches, halte-garderie, jardins d’enfants, etc.).

 

Autres:

  • Mary Poppins : garde d’enfants à domicile des parents, créé en par la Fondation 022 Familles, anciennement Pro Juventute Genève. Dispositif de formation d’assistantes parentales à domicile, mise en place de la formation de base obligatoire et continue des familles d’accueil à la journée; entreprise sociale et solidaire offrant des prestations de garde d’enfants à domicile.
  • Chaperon Rouge : géré par la Croix-Rouge genevoise, les gardes assurent des interventions rapides et sont engagées à l’heure et à la demande. Elles sont expérimentées, formées et employées par la Croix-Rouge genevoise, qui garantit leurs compétences. Les missions à domicile, de 3 heures à quelques jours, se déroulent durant la journée.

 


Livre de la semaine


  • La nounou barbue

  • Ma nounou chérie


  • Comments are closed.

    Back to Top ↑