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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Devenir parents

L’adultisme déteint sur un enfant


Lettre du mercredi 18 juin 2025 - Source: 20 minutes



Cette semaine nous mettons en avant l’article de Carolina Lermann publié le 11.09.2024 dans le 20 minutes “L’adultisme déteint sur un enfant”.

L’adultisme se définit par la posture de supériorité que certains adultes adoptent à l’égard des enfants, basée sur la notion qu’ils possèdent plus de compétences en raison de leur maturité. Ce type de discrimination se traduit souvent par des décisions imposées sans concertation avec l’enfant, des paroles dévalorisantes ou des actions non consenties. Si certaines décisions éducatives sont indispensables, l’adultisme pose un problème lorsqu’il méprise les besoins, les sentiments et les compétences de l’enfant.

“Les enfants ont affaire à des adultes qui ignorent leurs avis et leurs besoins. Cette inégalité, appelée adultisme, peut avoir des répercussions sur leur développement.

Souvent, les adultes prennent les décisions pour les enfants, notamment en ce qui concerne l’heure du coucher. Selon Sandra Richter, pédagogue de la petite enfance, cette façon d’agir est valable si elle a lieu dans un but éducatif. En revanche, lorsqu’il y a dévalorisation et discrimination de l’enfant en raison de son âge, on parle d’adultisme.

«Quand un adulte part du principe qu’il est plus intelligent, plus mûr et plus compétent qu’un enfant et qu’il est, par conséquent, en droit de le commander sans son consentement, c’est de l’adultisme», explique l’association NCBI Suisse (National Coalition Building Institute). Des phrases typiques telles que «arrête tes caprices!» ou «parce que je te le dis» illustrent cette attitude. Malheureusement, ce qui est dit à la légère peut avoir de graves conséquences.

 

Exemples d’adultisme au quotidien

Et cela commence dès le plus jeune âge. Par exemple, lorsqu’un adulte prend dans ses bras un enfant sans lui demander son avis, alors que celui-ci ne le souhaite manifestement pas. «On considère ce genre de transgression comme faisant partie intégrante de l’éducation», explique Sandra Richter. Si l’enfant refuse, il est souvent catalogué comme étant timide ou malpoli.

Des phrases telles que: «Tu es encore trop petit pour cela» montrent également à quel point ces schémas de pensée sont ancrés dans la société. «Dans bon nombre de situations, il serait parfaitement possible d’impliquer les enfants dans les décisions qui les concernent, en fonction de leur degré de maturité», explique Sandra Richter qui cite à titre d’exemples le choix de la nourriture ou des jeux.

 

Répercussions

«Quand les enfants découvrent qu’amour et domination peuvent aller de pair, des pensées telles que «je ne suis pas important» ou «je suis dépendant» sont susceptibles de se développer», explique Christina Wehleit, pédopsychologue, sur ZDF. Cela peut avoir des répercussions négatives sur l’estime de soi, voire favoriser un trouble psychique.

Pour Herbert Renz-Polster, pédiatre et auteur, valoriser un enfant est intrinsèquement lié à la tolérance et à la cohésion en société: «Un enfant qui ne se sent pas valorisé et qui n’a, de surcroît, pas l’impression de faire partie intégrante de la société aura des préjugés par rapport aux autres enfants, quand bien même on lui apporte des arguments contraires», explique l’expert au magazine «Kindergarten heute».

 

Comment remédier à ce problème?

Il ne s’agit pas de remettre en cause toute action éducative. «Il est essentiel pour un enfant d’apprendre des autres, car il ne dispose pas encore de suffisamment de connaissances propres pour comprendre les relations et évaluer les dangers», explique la pédagogue Sandra Richter. Néanmoins, cet apprentissage devrait toujours se faire sur une base respectueuse et volontaire et ne devrait pas être dominé par des ordres.

Selon l’experte, l’objectif n’est pas non plus de traiter les enfants comme de petits adultes, mais de les prendre au sérieux dans leur développement et avec leurs besoins et de ne pas les infantiliser. Il faut se demander quelle est l’utilité de telle règle et si sa seule raison d’être ne serait pas d’éviter toute discussion ou confrontation.

 

Conseils de la psychologue américaine Jody Wright

  • Établissez un contact visuel avec l’enfant et consacrez-lui toute votre attention.
  • Faites attention aux mots que vous utilisez en vous adressant à un enfant. Négociez-vous pour trouver une solution ou donnez-vous des ordres?
  • Avant de critiquer un enfant, demandez-vous si c’est vraiment nécessaire.
  • Ne blâmez pas un enfant en le sermonnant devant d’autres enfants. Si vous avez un message à lui faire passer, faites-le discrètement ou à l’écart des autres.
  • Observez son langage corporel.
  • Il est facile de reproduire le même schéma que celui qu’on a vécu durant sa propre enfance. C’est déjà bien si vous parvenez à agir différemment dans 50% des cas.”

 

Autres articles :

“«Les enfants ne sont pas des petits adultes»” – HUG – Aurélia Brégnac – 10.2018

“Ces enfants bombardés adultes” – Le Temps – Marie-Pierre Genecand – 23.02.2017

 



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