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Elever des enfants

Natalité suisse en baisse


Lettre du mercredi 3 mai 2023 - Source: Heidi.News



Alors que la population suisse continue d’accroitre pour atteindre les 9 millions en 2023, les naissances elles sont en forte baisse.

Cette semaine nous reproduisons un article de Heidi.News sur la “Où va la Suisse et ses 9 millions d’âmes?” de Kylian Marcos du 6.2.2023.

“La démographie dessine le futur d’un pays. Pour une Suisse en perte de natalité, l’avenir n’est pas sans nuages. Cet article a été publié dans notre newsletter du soir, Le Point fort. N’hésitez pas à vous inscrire, c’est gratuit.

La population suisse va passer le cap des neuf millions d’habitants en 2023. Une bonne nouvelle? Fécondité en baisse, régions qui se vident, défis migratoires… Dessinons la Suisse de demain et les défis auxquels elle va devoir faire face.

Le défi de la fécondité basse. L’Office fédéral de la statistique (OFS) estime que le taux de fécondité suisse est à 1,5 enfant en 2021.

  • C’est proche de la moyenne européenne à 1,6 enfant par femme, qui cache des disparités allant de l’Espagne (1,2) ou l’Italie (1,3) à des pays plus dynamiques comme l’Irlande (1,7) ou la France (1,9).
  • Mais cela reste très en-dessous du seuil de renouvellement des générations depuis 1970, autour de 2,1 enfants par femme.
  • Pour Philippe Wanner, professeur à l’Institut de démographie de l’Unige, la faiblesse de la fécondité suisse reflète des insuffisances des politiques familiales: «il y a des motifs d’insatisfaction sur la prise en charge des enfants».

Les conséquences:

  • La Suisse est un pays vieillissant. Les plus de 64 ans représentent 19% de la population et la tendance va s’accentuer.
  • Dans ses prévisions pour 2050, l’OFS indique: «Quel que soit le scénario considéré, le nombre de décès dépassera celui des naissances dans un avenir plus ou moins proche».

L’immigration à la rescousse:

  • La Suisse compense son déficit de natalité par une immigration plus importante, favorisée par sa grande attractivité.
  • De 2012 à 2021, la population permanente issue de l’immigration est passée de 35% à 39%.
  • Malgré la faible fécondité, la démographie du pays reste pour l’heure en progression et atteindra neuf millions d’habitants en 2023.

Petit point de méthodologie: la Suisse devrait compter neuf millions d’âmes en 2023 si l’on prend en compte les personnes présentes temporairement sur le territoire (requérants d’asile, étudiants étrangers, travailleurs saisonniers…). En gardant seulement la population permanente, le pays passera le cap des neuf millions entre 2025 et 2026.

Pour combien de temps. L’immigration suffira-t-elle à éviter un effondrement démographique en Suisse dans les décennies à venir? La question fait débat.

  • Dans la SonntagsZeitung, Hendrik Budliger, directeur du centre de compétence pour la démographie à Bâle, alerte: «Actuellement, on a l’impression que la Suisse, avec son niveau de salaire élevé et son économie florissante, restera éternellement attractive pour les immigrés. Mais c’est faux.»
  • Pour Philippe Wanner (Unige), la croissance démographique devrait se poursuivre: «La Suisse va passer à neuf millions assez rapidement et dépasser dix millions d’habitants».
  • Il concède que le pays a «des soucis démographiques: les départs à la retraite, une migration qui représente un défi d’intégration également».
  • Mais il se dit confiant sur l’avenir: «On ne peut pas dire que tout va bien, mais nos économies peuvent répondre à ces enjeux.»

Villes et campagnes. En Suisse, quelles sont les zones les plus dynamiques? Analyse en quatre points du graphe ci-dessus, par Philippe Wanner:

  • Les villes ont tendance à croître… par le haut. «La croissance se fait dans un contexte de planification territoriale, où il y a des règles. Il y a une verticalité des logements qui s’observe et assez peu d’étalement urbain.»
  • Pas Zurich, qui s’étale. «La taille moyenne des ménages a diminué plus vite que l’accroissement du parc immobilier. Concrètement, chaque Zurichois utilise un nombre de mètres carrés d’habitat plus élevé. Comme la ville ne peut pas croître indéfiniment, le nombre d’habitants diminue et se reporte dans les communes périphériques.»
  • Les villes dispersent leurs habitants à la campagne. «Schwytz est à 50 minutes de Zurich, Uri à moins d’une heure de Lucerne. Les personnes exerçant leur activité dans les centres urbains mettent sur la balance un trajet plus long et un cadre de vie considéré comme plus sympathique et moins cher.»
  • Tessin, Grisons, Jura… Des régions rurales perdent des habitants. «Avec la modernisation de l’économie et l’accès à l’éducation, les jeunes quittent ces régions et ne laissent derrière eux que les âgés qui progressivement disparaissent.»”

 

Autres articles :

RTS , “Baisse de la natalité après l’arrivée du Covid et du premier confinement” 3.11.2022.

Le Matin, “Un tiers de la population en Suisse n’a pas d’enfant”, 17.04.2023.

Le Temps, “Faire des enfants dans un monde en crise: entre la peur et l’espoir, le vertige”, 6.4.2022.

 



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