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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Elever des enfants

Osons dire non aux enfants et aux ados


Lettre du mercredi 18 janvier 2023 - Source:



Cette semaine nous mettons en avant l’interview de André Zamofing par Caroline Briner dans l’Echo Magazine du 17 novembre 2022 sur son livre “Osons dire non aux enfants et aux ados”.

L’auteur propose par ce guide des règles d’or, des réponses sensées aux questions sensibles, des phrases qui changent la vie. Il faut réapprendre à dire non, car les enfants ont besoin de limites et cadres pour se sentir en sécurité. Mais il est possible de le faire avec amour et affection, en cherchant leur accorder du temps.

 

Ancien animateur en aumônerie, le Fribourgeois André Zamofing publie Osons dire non, un guide simple et pratique pour aider les parents à accompagner leurs enfants avec amour, liberté et sécurité.

Educateur attentionné, voyageur curieux et spirituel averti, André Zamofing dédie son sixième ouvrage aux parents. Paru en septembre, son livre Osons dire non (Editions Favre) propose des pistes simples aux problèmes les plus complexes. « J’offre des clés qui fonctionnent », promet ce père de famille qui s’appuie sur trente années d’expérience auprès de jeunes, de familles et d’enseignants en difficulté ainsi que de personnes toxicodépendantes.

Education positive, parentalité bienveillante, zéro punition, zéro tension : la nouvelle tendance est d’être tendre avec les enfants. Votre livre Osons dire non va-t-il à l’encontre de ces méthodes ?

André Zamofing: – Je n’ai rien contre l’éducation positive, mais je complète. Je pense que pour être une personne autonome et libre, il faut être fort. Et que pour être fort, il faut savoir ce que le oui et le non signifient. Mon livre s’adresse aux parents qui se veulent souples mais qui ont l’impression de ne pas gérer les situations. Je leur dis : « Osez dire non. Et si vous n’avez jamais dit non, apprenez à dire non. Ainsi vous recréerez de l’équilibre ».

Pourquoi les parents n’osent-ils pas dire non ?

– Les parents ne veulent pas dire non soit par principe, soit pour avoir la paix ou parce qu’ils sont fatigués ou craignent le regard des gens. Et lorsqu’il y a une difficulté, ils émettent un non d’énervement qui peut être violent au lieu d’un non d’autorité naturelle qui est sécurisant. Tout cela provoque de la souffrance chez l’enfant et chez les parents.

On a le sentiment que les enfants connaissent de mieux en mieux leurs droits, mais de moins en moins leurs devoirs. N’est-ce pas un problème de société ?

– Il est vrai qu’aujourd’hui ce sont surtout les droits des enfants qui sont mis en avant dans les classes. On ne les responsabilise plus. Quand il y a un problème, c’est de la faute de quelqu’un d’autre. Même les adultes pensent ainsi. Notre société crée des personnes très égocentriques et individualistes. Or, l’éducation requiert de la bienveillance et de l’exigence, elle est faite de droits et de devoirs.

Que préconisez-vous dans les grandes lignes ?

– Il faut oser dire non ! Pour cela, on dit stop. On exprime nos besoins et nos ressentis en commençant chaque phra se par « je » plutôt que «tu». On explique. On maintient sa position. On résiste. « Aimer, encourager, se faire comprendre et respecter » est le sous-titre de mon livre.

Beaucoup de vos conseils semblent évidents (favoriser une alimentation saine, écouter les besoins affectifs, etc). Que se passe-t-il dans notre société pour qu’il faille les répéter ?

– On a glissé vers des schémas complexes, à l’image de l’ordinateur, qui devait nous simplifier la vie mais qui nous l’a quand même bien compliquée. Même en pédagogie, on utilise des terminologies spécifiques qui nous font perdre de vue l’essentiel. Or l’important c’est la relation et la simplicité.

Vous citez le romancier Paulo Coelho : «Le plus beau cadeau que tu puisses faire à quelqu’un, c’est ton temps, parce que tu lui offres une partie de ta vie qui ne te reviendra jamais.» Que peuvent faire les parents pour trouver ce temps ?

– Nos agendas sont pleins parce qu’on existe quand ils sont pleins ! Il faut oser ne rien faire. Et retourner à la simplicité. Faire une chose à la fois, ne pas être accroché à son téléphone et aller au grand air. La nature invite à respirer, à se calmer, à être dans le moment pré- sent et à entrer en relation. On peut inscrire ces moments-là dans son agenda…

Vous invitez à ne pas dramatiser les échecs et à rire. Sommes- nous trop dans le contrôle ?

– Chaque parent fait de son mieux avec ce qu’il a. Assurément les difficultés sont là. Toutefois, elles ont l’avantage de nous faire grandir! Mais il faut relativiser et rester serein. Au besoin, on peut appeler notre entourage. Un simple coup de téléphone peut nous alléger.

L’une des grandes forces de votre livre est de donner des conseils concrets pour chaque situation. Que faire par exemple quand votre enfant s’enferme dans sa chambre pour ne pas aller à son cours de musique ?

– Avant tout, il ne faut pas entrer dans la violence physique ou psychologique. Il vaut mieux opter pour la désescalade. Essayer de comprendre la source du problème. Il y a peut-être des peurs cachées. Ceci dit, si l’enfant comprend le non tout petit, il l’accepte mieux plus grand.

Vous relevez que, lors d’un conflit, ce n’est pas seulement l’enfant qui est en crise, mais aussi le parent «avec sa fatigue et son stress». Comment rester calme?

– D’une part, respirer. Car lorsqu’on est contracté, on respire moins et on produit une énergie électrique. D’autre part, garder une certaine distance et du sang-froid. Beaucoup de parents sont moins maîtres d’eux-mêmes, car ils prennent peu de temps pour nourrir leur intérieur. Construire une colonne vertébrale qui nous tient debout, cela se travaille.

Que faire si l’enfant devient violent?

– S’il ne s’agit pas d’un enfant en bas âge et qu’il manque régulièrement de respect envers ses parents, il doit recevoir une aide extérieure. L’enfant roi rencontrera des problèmes plus tard. En outre, la vocation des parents est d’être aimants, pas souffrants.

 


Livre de la semaine


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