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Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Le couple

Un autotest pour détecter les violences conjugales


Lettre du mercredi 21 décembre 2022 - Source: Tribune de Genève



Cette semaine nous mettons en avant l’interview de Béatrice Cortellini, présidente d’Avvec, par Chloé Dethurens le 4.11.2022 dans l’article de la Tribune de Genève “Un autotest pour détecter les violences conjugales”, sur un nouvel outil lancé par l’association pour détecter les violences conjugales.

 

Une association genevoise lance un outil pour dépister la brutalité au sein des couples dès les premiers signes, afin d’éviter les issues tragiques.

«Vous êtes-vous déjà senti effrayé par ce que votre conjoint dit ou fait? Les disputes avec lui font-elles que vous vous sentez rabaissé?» Un autotest visant à détecter les violences domestiques vient d’être lancé par l’association AVVEC (Aide aux victimes de violences en couple). Objectif? Dépister au plus tôt la brutalité entre conjoints pour éviter les issues dramatiques.

À Genève, trois homicides «conjugaux» se sont produits en 2021, une année particulièrement meurtrière. Entretien avec la présidente, Béatrice Cortellini.

Pourquoi proposer un test à faire soi-même?

En matière de violences domestiques, il n’y a pas de recette miracle et toutes les actions sont bonnes à prendre. Comme pour le cancer du sein, l’idée est ici de faire un dépistage précoce, utilisable par tous, quel que soit le sexe. Car par honte, culpabilité ou espoir, certaines personnes n’arrivent pas à identifier qu’elles sont victimes de violences. Pourtant, celle-ci se met toujours en place de manière similaire.

De quelle manière?

L’installation de la violence passe toujours par les mêmes phases. Cela commence par la violence verbale, les insultes. Puis par la violence psychologique, avec les menaces et les pressions. On passe ensuite à la violence physique, avec les coups.

Là aussi, il y a une montée en puissance?

Oui. Les violences physiques se limitent parfois à la voie de fait, avec des coups qui ne laissent pas de trace. Puis on passe aux lésions corporelles simples, avec les bleus, les griffures. Et enfin, il y a les lésions corporelles graves, qui laissent des séquelles. S’ajoutent à cela les violences sexuelles. Avec au bout, une potentielle issue fatale. L’idée est de détecter dès le premier stade.
Car les personnes attendent souvent la violence physique pour dénoncer…

Oui, mais moins qu’auparavant. Il y a dix ans, nous ne traitions quasiment pas de situations de violences psychologiques. Grâce à la sensibilisation de ces dernières années, entre 12 et 15% de nos consultations concernent désormais les premiers stades de la violence. Le but est d’accroître cette proportion.

Les victimes de violences sont souvent contrôlées. Comment pourront-elles accéder à cet outil?

En effet, on ne va pas proposer de tout ménage dans les boîtes aux lettres. Les victimes ont rarement accès librement à leur courrier. Cet outil est ainsi proposé sur le lieu de travail. Nous avons pris contact avec plusieurs entreprises pour leur proposer de mettre ce test à disposition. Pour les personnes ne travaillant pas, il sera accessible notamment dans les salles d’attente. Il est aussi disponible via un QR code.
Comment fonctionne ce test?

Il s’agit de huit questions basées sur un modèle de test anglo-saxon. Chaque réponse donne un nombre de points. Dès que l’on atteint le score de 5, il y a de fortes probabilités que la personne subisse des violences dans son quotidien.

Ce projet répond-il à une hausse des violences?

Oui les chiffres augmentent, même si le nombre de morts a légèrement baissé l’an passé en Suisse. Nous recevons environ 800 victimes par année, et cela ne faiblit pas. Mais ce n’est pas pour cette raison. C’est une méthode supplémentaire, qui vise à ce que les gens arrêtent d’attendre le point de non-retour. Celui où l’on part en urgence de son domicile pour un foyer, ou pire. Le dépistage précoce permet d’éviter d’en arriver là.
Et une fois le constat de violences établi, que peut faire la victime?

Nous allons élargir nos horaires de permanence sans rendez-vous pour novembre et décembre, en plus de nos consultations en présentiel et en ligne. Cela nous permettra d’accompagner ces victimes (mais aussi les auteurs), leur faire prendre confiance, leur apprendre à poser des limites, sans avoir forcément à partir. Quitter le domicile, se séparer, ce n’est pas la seule solution.

Autre article dans le même sujet : “Une année meurtrière pour les couples”, Tribune de Genève publié le 19.02.2022 par Chloé Dethurens.

AVVEC – DEPISTAGE

 

Plusieurs associations :

Vous avez besoin de parler de ce que vous vivez à la maison : 0840 110 110 (appel anonyme 24/24) en huit langues.

Centre LAVI

Association VIRES

AVVEC

Viol Secours

UIMPV – HUG Unité interdisciplinaire de médecine et de prévention de la violence

CTAS – Centre thérapeutique traumatismes et agressions sexuelles

Ligne gratuite “Abus Ecoute – Parler en toute confiance”

POINT INFO 022 FAMILLES – peut intervenir également dans les cas urgents liés à de la violence domestique, éloignement administratif, pénal ou civil.


Livre de la semaine


  • La violence dans la famille et dans le couple

  • Les violences conjugales

  • Quand l’amour nous fait accepter l’inacceptable


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