Question de fleurdeschamps
Bonjour,
Si vous nous demandez une recette pour rendre votre petit garçon plus calme et obéissant, nous n’en avons pas !
Avant tout, il nous semble essentiel que la famille ne compare plus l’évolution de votre fils à celle de sa grande sœur. Chaque enfant a ses particularités et se développe à son rythme. Et chaque enfant, dans une famille, essaie d’attirer l’attention de ses parents à sa façon.
Vous remarquez vous-même que chacun attend de votre cadet un comportement semblable à celui de son aînée et s’étonne qu’il ne comprenne pas vos exigences. Soyez certaine que ce petit bonhomme qui ne « comprend » pas, saisit très bien les regards ou les commentaires de déception de son entourage. Or, pour grandir et progresser, l’enfant a besoin du regard aimant d’encouragement et même d’admiration de ses parents. Ne serait-il pas en avance sur sa sœur au même âge dans certains domaines ?... N’oubliez pas de mettre ses compétences en évidence.
Les « bêtises » de votre petit explorateur de 2 ans sont tout à fait normales. Il est vrai que c’est une période épuisante pour les parents qui doivent constamment veiller à sa sécurité. Mais il est précisément à la période de l’apprentissage de l’autonomie, qualité qui lui sera précieuse tout au long de sa vie, n’est-ce pas ? C’est en limitant les interdictions à quelques points importants et en n’étant pas avares de compliments à son égard pour tous ses progrès que vous l’aiderez à avancer. Il est parfois indispensable de réorganiser momentanément certaines parties du logement familial afin que les petits diablotins comme votre fils puissent s’ébattre sans danger et sans exaspérer la famille…
Voici un extrait des Messages aux parents de pro juventute consacré aux enfants de cet âge :
« Il est normal qu’un enfant teste les limites que vous lui fixez. C’est ainsi qu’il saisira à vingt reprises la télécommande de la télévision pour voir comment vous réagissez. Si vous êtes cohérents et dites vingt fois « non », vous apportez à votre enfant la sécurité dont il a besoin. Mais il ne sert à rien de le punir, ni en le privant de dessert, ni en l’envoyant au lit. Un petit de moins de 2 ans ne peut se montrer raisonnable dans le sens où nous, adultes, l’entendons. Il vit tellement l’instant présent, il est si avide de découvertes qu’il ne peut encore renoncer, résister aux tentations, ni différer ses envies. Il est trop jeune pour mesurer les conséquences de ses actes ou les prévoir. Vers 3 ans, une meilleure appréhension des notions de temps et de causalité lui permettra de mieux évaluer les situations et de devenir, peu à peu, responsable de ses actes. »
Reste la question des repas qui ne peuvent continuer à se dérouler de la façon que vous décrivez. Votre fils, vous l’avez bien compris, est tout heureux d’attirer l’attention sur lui. Nous n’avons pas de solution miracle à vous proposer mais voici tout de même une suggestion pour ramener le calme dont chacun a besoin :
ce serait, pendant quelque temps, de faire manger votre petit garçon avant les autres membres de la famille, en lui tenant compagnie, en bavardant avec lui. A ne pas présenter comme une punition. Au contraire : « Tu as de la chance, tu vas pouvoir manger avant les autres… »
L’aider, si nécessaire (il est encore petit !), avec une seconde cuillère, en retirant l’assiette hors de sa portée dès qu’il semble prêt à la renverser. Pas trop de commentaires, simplement des « non, non… on ne fait pas ça ! » Et, après un dernier essai, proposer le dessert. Ensuite le faire sortir de table, même s’il a peu mangé : « Puisque tu n’as plus faim, tu peux aller jouer… » Et rien entre les repas. Il ne s’agit pas d’une punition mais d’une conséquence logique : nuance que les enfants saisissent très bien. Et, bien sûr, le féliciter quand il mange proprement !
Et quand, petit à petit, vous l’asseyez à nouveau à la table familiale, ne pas le laisser devant son assiette quand il commence à jouer avec son contenu. Les principes d’éducation « on ne quitte pas la table avant que tout le monde ait terminé » viendront plus tard ! Mais avec la même règle : pas de grignotage entre les repas.
Bienveillance et fermeté devraient vous aider à passer ce cap difficile. Courage !
Si vous souhaitez poursuivre cette réflexion, vous pouvez appeler
- Allo Parents, une permanence téléphonique de l'Ecole des Parents pour
partager "à chaud" une difficulté familiale ou éducative.
Tél. 022/733 22 00