Question de Lune
Nous comprenons votre déception car vous pensiez les difficultés du coucher réglées pour toujours. Mais la situation que vous vivez n’a rien de surprenant. Voici ce qu’écrit Anne Bacus, psychologue et mère de deux enfants :
"Environ 70 % des enfants rencontrent un jour ou l’autre des difficultés d’endormissement ! L’opposition au coucher est donc universelle et revient périodiquement lors de la vie de l’enfant. La crise peut commencer dès que l’on parle d’aller au lit. Mais le plus souvent, elle débute vraiment à la fin du rituel, lorsque le parent sort de chambre après le dernier baiser et que la séparation devient effective……Mais il y a problème lorsque l’enfant pleure, se relève plusieurs fois, ou que tous les prétextes sont bons pour faire revenir l’adulte : la soif, l’ultime baiser, l’ours qui est tombé, la peur du noir, etc. Il faut préciser que la crise d’opposition à cet âge ne rend pas les choses faciles à cet âge.
Soyons clairs : vouloir passer une soirée tranquille sans enfant, est parfaitement légitime. L’enfant teste la résistance de ses parents, leur indécision et leur mauvaise conscience : s’ils craignent de ne pas « en avoir fait assez », ils auront plus de mal à mettre un terme à la situation. Pourtant, c’est cela qui rassure l’enfant : après un temps d’écoute raisonnable, pouvoir le convaincre qu’il ne craint rien à rester seul et dormir. Comprendre et sécuriser vaut toujours mieux que subir passivement, puis finir par s’énerver et faire alors preuve de trop d’autorité.
Votre enfant n’a pas l’air décidé à dormir ? il peut être laissé dans sa chambre ou dans son lit, avec une lampe douce et ses jouets favoris, mais au calme et sans vous. Il dormira quand il sentira le sommeil venir - c’est au parent de fixer l’heure et de la faire respecter. On ne peut exiger d’un enfant qu’il dorme mais on peut lui apprendre qu’à certaines heures chacun regagne ses quartiers et y jouit de sa tranquillité.
L’expérience montre que le père se montre souvent plus efficace que la mère (c’est d’ailleurs le plus souvent elle qu’il appelle) lorsqu’il va dire la loi à la maison. Un discours affectueux mais ferme comme : maintenant c’est l’heure ou les petits enfants se couchent et où les parents se retrouvent tranquillement ensemble. Tu as tout avec toi et on t’a fait beaucoup de baisers…
Si l’enfant se relève, on le raccompagne dans son lit sans un mot et les deux parents montrent qu’ils sont d’accord sur cette façon de faire. Si vous persévérez dans une attitude ferme qui rassure l’enfant et fixe clairement des limites à ses exigences, les crises de l’heure du coucher s’atténueront d’elles-mêmes. »
Si vous souhaitez un conseil personnalisé, vous pouvez appeler - Allo Parents, une permanence téléphonique de l'Ecole des Parents pour partager "à chaud" une difficulté familiale ou éducative. Tél. 022/733 22 00.
Nous espérons que ces informations vous aideront à passer ce cap difficile.