Question de JC
Par rapport à votre avis concernant la présence du père lors de la naissance de sont enfant, ne vous est-il pas venu à l'esprit que l'homme pouvait avoir un vécu spécifique indépendant de celui de sa compagne ? et de "servir" à autre chose qu'à lui tenir la main ... Question : quels peuvent être les rôles (si tant est que l'on puisse parler de rôles ....) de la femme vàv de son compagnon ?
Réponse de Familles GenèveBonjour, Votre message nous a laissés perplexes. Qui êtes-vous ? Un futur père qui ne souhaite pas assister à l'accouchement de son enfant ou un homme (un étudiant ?) nous posant une question théorique ?… Contrairement à ce que vous semblez penser, nous n'estimons pas qu'un couple doive traverser toute la vie en cheminant, béatement, la main dans la main, que ce soit à l'accouchement ou à un autre moment ! (Précisons que notre équipe de rédaction n'est pas exclusivement féminine… ) Il est clair qu'il appartient à chaque couple d'inventer son mode de fonctionnement, fonctionnement qui sera rediscuté et évoluera au gré des circonstances de la vie. Chacun, chacune véhicule une image du couple idéal selon, bien sûr, son caractère mais aussi l'éducation reçue, la culture dont il ou elle est issu(e). Donc, impossible de généraliser. Si, autrefois, la maternité était un domaine réservé aux femmes, de nos jours, dans la civilisation occidentale, les pères sont de plus en plus associés à la préparation de la naissance et à l'accouchement. Vous n'êtes pas le seul homme à vous poser des questions sur votre rôle à ce moment-là. L'émission télévisée de France 5, Les maternelles, du mardi 4 février présentait précisément un débat sur le thème : "Papas pendant l'accouchement : j'y vais ou j'y vais pas ? "(http://www.france5.fr/maternelles). Vous trouverez sur ce site une bibliographie consacrée à ce sujet. A quoi cet accompagnement du père peut-il bien "servir", pour la mère ou le père lui-même ?… Citons un texte tiré d'une recherche effectuée par une sage-femme : http://www.nposagesfemmes.org/rsf003_2.htm "La présence du futur père est très intéressante pour le psychisme maternel. Lorsqu’il n’est pas la reproduction des modèles parentaux, il protège la mère des régressions possibles. "Heureusement qu’il était là"! Cette phrase des jeunes mères m’a beaucoup interpellée. Qu’avait-il tant fait ? La plupart du temps, il nous montre ce qu’il croit être son impuissance et son émotion surtout si lui-même a eu une naissance difficile qui a entretenu en lui la peur de l’accouchement. Il a lui aussi un grand passage psychique à faire : devenir père, sans transmission possible souvent de son propre père, absent à sa naissance et/ou (c’est l’époque actuelle) absent psychiquement. Mais pourtant… informé, préparé, il devient celui qui accompagne le travail psychique, qui soutient la technique respiratoire et concentrative, tout en étant conscient aussi des gestes médicaux et de ses émotions ! Vivre l’accouchement dans cet esprit-là, c’est renforcer le couple dans son unité, en lui donnant une nouvelle dimension. C’est aussi déjà positionner le Père qui aidera la mère à se "séparer" plus tard de l’enfant." Le rôle de la femme envers son compagnon ? Tous les spécialistes conseillent à la femme d'associer le père à l'attente de l'enfant (par l'haptonomie, par exemple) et par la participation en couple à certaines sessions de préparation à l'accouchement. Quant à la présence du père au moment de la naissance, c'est parfois la femme qui la refuse… Vous évoquez, pour l'homme, "un vécu spécifique indépendant de celui de sa compagne". Chacun des partenaires a en effet toujours un "vécu spécifique"… Mais permettez-nous de vous rappeler que, quel que soit la durée d'existence du couple, le fait de donner la vie représente, pour le père autant que pour la mère, un engagement à vie envers l'enfant ! Avons-nous répondu à votre question ?