Menu

Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Commission cantonale de la famille

Elever des enfants

Christine Barras à propos de la fessée

no image

Lettre du mercredi 23 avril 2014 - Source: Babybook



La position de Christine Barras, spécialiste de la famille. Cette psychologue et sociologue romande, installée en Belgique, a un discours nuancé. Même si elle n’encourage pas la fessée!

Quelle est votre position sur la fessée?

On me demande parfois si je suis pour ou contre. Il va de soi que ce n’est pas en ces termes que l’on fera avancer les choses. Évidemment, je suis contre, mais je ne vais pas dire aux parents «si vous donnez une fessée à votre enfant, vous l’humiliez pour la vie.» Il y a des discours extrêmement sévères sur cette punition.

Estimez-vous que donner une fessée est un acte de maltraitance?

Aujourd’hui, la plupart des parents ne donnent pas de fessée pour marquer leur autorité, mais parce qu’ils n’en peuvent plus. C’est ce qu’on appelle «une fessée de débordement», réaction qui apparaît quand on ne sait plus comment faire. Une telle fessée qui part, ce n’est pas de la maltraitance – et de mon point de vue, ce n’est pas catastrophique. Même si, évidemment, il serait préférable de l’éviter.

Quelle est alors la bonne façon de réagir?

Prendre quelques minutes pour se calmer et expliquer les choses posément. Mais dans la vie, on n’est pas toujours calme: être parent, c’est improviser en permanence! Il faut être tolérant envers les parents car ils exercent un «métier» qui n’est pas facile. Aujourd’hui, ils se posent beaucoup de questions, lisent un tas de livres sur l’éducation, regardent des émissions, consultent des psys. Il y a une tendance à tout psychologiser! Or il faut que les parents puissent se faire davantage confiance.

La fessée permet-elle de gagner en autorité?

Il y a un amalgame entre donner des fessées et avoir de l’autorité. Les parents qui n’en ont pas peuvent distribuer des fessées ou gueuler comme ils veulent: ils ne se feront pas mieux entendre. Les coups ne servent à rien, car on peut mettre des limites avec la parole. Quant à l’autorité, elle est liée à la cohérence. Il faut avoir un discours qui se tienne, ne pas permettre quelque chose à un moment donné et l’interdire l’instant d’après. Donc on ne va pas interdire n’importe quoi n’importe comment, en sachant que plus tard, si l’enfant insiste, on cédera. La cohérence est essentielle dans l’éducation.



Comments are closed.

Back to Top ↑