Question de Florence
je cherche une définition de parentalité....
Réponse de Familles GenèveDéfinition de : Valérie Löchen, Guide des politiques sociales et de l'action sociale, Saint-Just-La-Pendue, Dunod, 2000. La famille est l'objet de toutes les attentions. Lieu d'éducation et de socialisation des enfants, elle est également le premier acteur de la prévention qui s'impose progressivement comme l'orientation centrale des dispositifs d'action sociale. Les pertes de repères observées chez des enfants de plus en plus jeunes apparaissent le résultat conjoint d'une insuffisante fonction structurante de la famille, de l'école et plus largement de la société. Plutôt qu'intervenir en amont, il est préférable d'aider les parents à éduquer leurs enfants. Le temps n'est plus au discours sur la démission des parents. Il s'agit au contraire de les accompagner, de les valoriser et de les soutenir. C'est une rupture avec des approches psychologiques et théories pédagogiques qui ont mis l'accent sur l'écoute de l'enfant, la satisfaction de ses besoins, la réalisation de ses expériences tout en entretenant une certaine méfiance sur les capacités des parents à éduquer leurs enfants en respectant ces principes. Aujourd'hui, on en appelle à nouveau à l'autorité parentale jugée indispensable pour empêcher l'enfant de nuire et de se nuire, pour l'inciter à apprendre ce qu'il n'apprendrait pas de lui-même, pour lui permettre de se structurer et d'intégrer des contraintes qui font obstacle à son désir de toute-puissance. L'autorité parentale est définie dans l'article 371-2 du Code civil qui indique "L'autorité appartient aux père et mère pour protéger l'enfant dans sa sécurité, sa santé et sa moralité. Ils ont à son égard droit et devoir de garde, de surveillance et d'éducation". Mais cette autorité est largement ébranlée tant par les recompositions familiales que par les difficultés personnelles auxquelles doivent faire face certains parents. Le soutien à la parentalité devient un nouvel enjeu. Il s'agit de mieux entourer et conforter les parents en difficulté sans se substituer à eux, de reconnaître et respecter leur place de parents, de faire appel à leurs compétences, d'aider les jeunes pères et mères à construire leur identité de parents. C'est une nouvelle approche qui est proposée, centrée sur la dynamique familiale en prenant en compte la personne de l'enfant sans pour autant négliger les besoins des adultes. Elle appelle une évolution de la prise en considération des parents comme acteurs et partenaires de la protection de leurs enfants, responsabilisés et soutenus comme tel. Ici et là, des actions se mettent en place. Les groupes de parents reçoivent une attention particulière. Ce sont des groupes pour partager des expériences, des compétences, des émotions , développer des soutiens mutuels, apprendre des autres parents. Ils permettent aux parents en difficulté de sortir de leur isolement et d'entretenir des réseaux de solidarité. En mars 1998, dans un rapport au gouvernement, Alain Bruel, président du tribunal pour enfants de Paris, reprend cette idée : "Il faut donc multiplier les lieux de rencontres communautaires susceptibles de permettre, selon les besoins exprimés, des contacts entre parents pour échanger sur leurs difficultés et imaginer les moyens d'y faire face par une solidarité concrète ; des contacts parents/enfants de familles différentes permettant aux uns et aux autres d'anticiper, d'élargir et d'affirmer leur perception des problèmes éducatifs et de la discipline familiale ; enfin des rencontres multi-générationnelles impliquant les grands-parents pour une meilleure compréhension de la transmission." Des idées émergent : des réseaux de parents et de professionnels, considérés comme des personnes ressources, des maisons de parents : rencontres, information, formation, des parents-relais pour aider les autres. La loi sur la famille de juin 1998 prévoit la création et le renforcement de réseaux d'appui, d'écoute et d'accueil des parents, visant à les accompagner dans leur rôle éducatif. Par ailleurs, des lieux rencontres parents-enfants se développent pour permettre aux enfants de conserver des liens avec leurs deux parents divorcés lorsque les conflits des adultes remettent en cause l'exercice des droits de visite. Ils traduisent une attention nouvelle à la place du père, cité parfois comme le grand absent des dispositifs de protection de l'enfance. Dans la même veine, certaines équipes de prévention spécialisée ont initié la constitution de groupes de pères, qui assurent une présence adulte dans les quartiers difficiles, décidés à ne pas laisser le terrain à leurs seuls enfants. A côté de cette nouvelle approche de l'autorité parentale, se développe un discours sur la responsabilité parentale. Il est porté à travers l'idée des sanctions financières pour défaut d'autorité parentale à l'encontre les parents dont les enfants font des actes répétés de délinquance. La circulaire du 15 juillet 1998 relative à la politique pénale en matière de délinquance juvénile indique ainsi : "dans les cas où les parents se soustraient sans motif légitime à leurs obligations légales au point de compromettre gravement la santé, la sécurité, la moralité de leur enfant mineur, des poursuites pourront être envisagées à leur encontre, conformément à l'article 227-17 du code pénal. Elles constitueront l'ultime recours pour sanctionner les parents défaillants. Pour l'application de cet article, il y a lieu de rappeler la nécessité d'établir un lien de causalité direct entre la conduite des parents, définie comme soustraction sans motif légitime à leurs obligations légales et ses conséquences sur la moralité, la sécurité ou l'éducation du mineur. "